Parmi les sources d’énergie plus respectueuses de l’environnement, l’hydrogène figure en bonne position. Son utilisation comme carburant ne génère que de l’eau. Mais est-ce possible de produire l’hydrogène nécessaire à nos besoins sans nuire à la planète ? Désireux de trouver des technologies vertes pour la production d’hydrogène, le professeur en chimie Adam Duong de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) s’est tourné vers la lumière solaire – une énergie propre et renouvelable – comme solution à ce défi.
« Avec mon équipe d’étudiants, nous avons développé un matériau capable de collecter l’énergie de la lumière pour générer une réaction chimique aboutissant à la production d’hydrogène. Ce matériau, appelé photocatalyseur, est formé de molécules organiques contenant différents éléments, associées à un métal. Il capte l’énergie lumineuse pour dégager l’électron nécessaire à la création d’un lien entre deux atomes d’hydrogène, c’est-à-dire un lien H-H. Nous obtenons ainsi la molécule H2, soit le gaz d’hydrogène utilisable comme carburant », explique le chercheur, qui œuvre à l’Institut de recherche sur l’hydrogène de l’UQTR.

Les travaux de l’équipe du professeur Adam Duong ont été présentés en page couverture du journal Inorganic Chemistry, en octobre dernier.
Les avancées réalisées par l’équipe du professeur Duong lui ont valu la publication récente d’un article scientifique dans le journal Inorganic Chemistry, diffusé par The American Chemical Society.
« Nos travaux sont novateurs parce qu’ils permettent de mieux comprendre les mécanismes qui entrent en jeu lors de la synthèse du matériau servant de photocatalyseur. Une meilleure compréhension des principes de formation et d’association des molécules est essentielle pour fabriquer des matériaux de plus en plus performants. Nous pourrons ainsi en arriver à produire suffisamment d’hydrogène pour répondre aux besoins de l’humanité, en utilisant la lumière comme source d’énergie infinie et abondante », espère le professeur Duong.
Des matériaux pour capturer les gaz
Œuvrant sous le nom de DuongLab, l’équipe du professeur Adam Duong travaille aussi à la conception de matériaux poreux permettant d’emmagasiner des types précis de gaz. « Un matériau poreux comporte des espaces à l’intérieur desquels il est possible de stocker des gaz. Nous tentons de développer des matériaux avec des propriétés précises, afin qu’un seul type de gaz puisse y entrer. Cela est utile, entre autres, pour obtenir un gaz pur à 100 %, ce qui en fait un meilleur carburant », mentionne Adam Duong.
Le chercheur et ses étudiants ont réussi notamment à synthétiser des matériaux poreux capables d’emmagasiner spécifiquement du dioxyde de carbone (CO2). Présent dans l’atmosphère, ce gaz à effet de serre est nocif pour l’environnement. Les matériaux utiles à sa capture se révèlent donc précieux pour la planète et ses habitants.
« Nos travaux sur la capture du CO2 seront aussi publiés sous peu dans une revue scientifique, souligne Adam Duong. Les trois matériaux poreux que nous avons créés dans le cadre de ce projet porteront les noms de IRH-1, IRH-2 et IRH-3. Cette appellation, que nous avons été autorisés à utiliser, donne une belle visibilité à l’Institut de recherche sur l’hydrogène de l’UQTR dont l’acronyme est IRH. »
Le DuongLab
Créé en 2014, le laboratoire de recherche du professeur Adam Duong – nommé DuongLab – regroupe une dizaine d’étudiants de cycles supérieurs du Département de chimie, biochimie et physique de l’UQTR. L’équipe s’intéresse tout particulièrement à la conception de matériaux dans le domaine des énergies et du développement durable, avec l’aide des nanotechnologies.
« Nos recherches se déroulent à une échelle infiniment petite, jusqu’au niveau des atomes, car l’arrangement de ces derniers influence les propriétés de la matière. Nous œuvrons dans un monde d’infinies possibilités pour développer des matériaux de plus en plus efficaces, susceptibles d’aider la société. En faisant évoluer ces matériaux, nous pouvons faire en sorte que les systèmes technologiques et énergétiques fonctionnent mieux », d’ajouter le professeur Duong.
Découvrez ici le parcours peu banal du professeur Adam Duong : du Vietnam à l’UQTR.