Depuis plusieurs années, dans une perspective de santé globale, on encourage la population à faire de l’activité physique; en parallèle, on remarque toutefois une augmentation du nombre de blessures musculosquelettiques reliées à la pratique sportive. De fait, l’Étude des blessures subies au cours de la pratique d’activités récréatives et sportives au Québec en 2009-2010 révèle qu’environ 671 000 Québécois consultent chaque année un professionnel de la santé pour une blessure sportive, une hausse marquée par rapport aux données observées en 2004.
Dans ce contexte, le programme court de deuxième cycle en chiropratique sportive, offert exclusivement par l’UQTR dans le monde universitaire francophone, trouve toute sa pertinence. Complémentaire à la formation initiale en chiropratique, ce programme prépare les professionnels à intervenir autant avec des gens pratiquant le sport de façon récréative, qu’auprès d’athlètes de haut niveau dans une optique d’optimiser la performance.
« Bien qu’on retrouve des chiropraticiens auprès d’athlètes d’élite, la majorité œuvre avec des jeunes ou des adultes voulant tout simplement être en santé ou relever des défis personnels. Cela peut occasionner des blessures aigües, comme des entorses, ou de surutilisation lorsqu’on essaie d’en faire trop, trop vite », affirme Caroline Poulin, D.C., professeure au Département de chiropratique de l’UQTR. Elle poursuit : « Notre objectif est alors d’aider le patient à se rétablir afin qu’il puisse poursuivre la pratique de son sport ou y revenir le plus rapidement possible. »
Pour parfaire la formation des futurs chiropraticiens du sport, le Département de chiropratique a mis sur pied un programme d’internes soigneurs. Depuis 2010, une vingtaine d’étudiants sont associés chaque année à des équipes sportives régionales, dont bien évidemment les Patriotes de l’UQTR, mais aussi les Diablos et les Aigles. Ils effectuent quelque 2000 interventions annuellement auprès de ces athlètes, allant des premiers soins au traitement des blessures musculosquelettiques, en passant par la prévention.
Dans cet esprit, Caroline Poulin mène un projet de recherche avec ses collègues Nadia Richer (chiropratique), André Bussières (chiropratique) et Jean Lemoyne (sciences de l’activité physique), qui vise à mettre en place un système de surveillance des blessures sportives chez les étudiants-athlètes des Patriotes. « À partir des données épidémiologiques, il sera possible de suivre les tendances, déterminer les facteurs de risque et implanter des mesures visant à réduire l’incidence des blessures », précise la chercheuse.
On voit d’ailleurs de plus en plus les chiropraticiens intégrer les équipes de soins multidisciplinaires et intervenir auprès des athlètes d’élite, notamment aux Jeux olympiques, ce qui ouvre de nouvelles perspectives pour la profession. Et bonne nouvelle : le programme de l’UQTR a reçu l’agrément de la Fédération internationale de chiropratique sportive (FICS) à l’été 2014. Les diplômés de l’UQTR peuvent désormais obtenir une équivalence pour la certification de la FICS, et ainsi se voir reconnaître l’accès aux compétitions de niveau international ou olympique. Un rêve que plusieurs chiropraticiens caressent…