Reconnue comme étant l’organisation « intellectuelle » des Nations Unies, l’UNESCO compte parmi ses collaborateurs pas moins de 700 établissements dans 128 pays et c’est avec fierté que l’UQTR fait maintenant partie du nombre. En effet, Carmen Dionne, professeure au Département de psychoéducation, a récemment obtenu la Chaire UNESCO en dépistage et évaluation du développement des jeunes enfants, ce qui s’avère être une première pour l’université trifluvienne. Cette chaire s’inscrit d’ailleurs dans les priorités de l’UNESCO, dont l’éducation et le bien-être des enfants sont des points saillants.
La priorité : le développement de l’enfant
Bien entendu, le sort des enfants est l’une des préoccupations majeures de ce monde et la chaire obtenue par la professeure Dionne permettra de réfléchir sur les meilleures pratiques afin de favoriser un développement optimal chez les plus jeunes. Le programme de recherche a pour objectif le développement de pratiques de dépistage, d’évaluation et d’intervention appropriées aux contextes de vie des enfants et des familles. Le dépistage précoce de difficultés, telle qu’un retard global de développement chez les enfants âgés de la naissance à 6 ans, permet une intervention rapide et, ainsi, d’obtenir les meilleurs résultats pour leur mieux-être.
À long terme, le projet entrepris par Carmen Dionne facilitera l’accès pour les jeunes enfants à des activités maximisant leur développement. Cette mission coïncide inévitablement avec la position de l’UNESCO, qui reconnaît la valeur et la contribution de chaque individu et affirme l’importance de l’inclusion pour tous les citoyens.
Si, parfois, les travaux théoriques restent confinés au monde universitaire, la chercheuse assure que les instruments développés seront adaptés aux diverses réalités des enfants. Autrement dit, explique-t-elle, « autant les parents que les intervenants des milieux de garde ou communautaire auront accès à ces outils et pourront les utiliser à bon escient ». Plus encore, l’équipe de la Chaire entend rendre accessibles au grand public les connaissances pertinentes sur le dépistage et l’intervention auprès des jeunes enfants grâce à la création d’une plateforme informationnelle sur le Web.
Réunir le savoir scientifique
D’ailleurs, cette plateforme aura plus d’une utilité, la plus importante étant sans contredit celle de réunir en un lieu commun les chercheurs concernés. D’abord, il faut savoir que l’un des buts premiers des chaires UNESCO est de favoriser la communication et le partage des recherches entre les scientifiques des différents pays. Déjà bien engagée dans un processus de mise en réseau de l’expertise scientifique concernant l’intervention précoce, Mme Dionne avoue que cet aspect a grandement favorisé l’obtention de la Chaire : « Je peux compter sur un réseau international de chercheurs déjà mobilisés autour de ces questions, puisque nous partageons l’utilisation commune d’instruments de mesure du développement. La Chaire permettra de mieux orchestrer le tout. » Parmi les pays où se trouvent ses collaborateurs, on compte notamment le Chili, le Brésil, les États-Unis et la Corée du Sud.
La Chaire permettra donc d’agir en tant que catalyseur pour l’avancée des recherches scientifiques, et cet espace Web facilitera certainement l’échange et l’apprentissage mutuel entre les chercheurs. Par conséquent, cet outil accélérera la mise en place de moyens efficaces et adaptés selon les cultures, pour permettre aux milieux d’intervenir auprès d’enfants présentant des difficultés et d’obtenir des résultats optimaux : « Chaque pays a des politiques en matière de soutien au développement de l’enfant et chaque partenaire a ses propres pratiques de dépistage et d’intervention précoce. Il s’agira pour nous de documenter ces politiques et de réfléchir ensemble sur les meilleures pratiques à adopter », explique la professeure de l’UQTR, qui a également dirigé la Chaire de recherche du Canada en intervention précoce depuis 2005.
Dans cette optique, Carmen Dionne et ses partenaires prévoient poursuivre leur réflexion pour s’assurer que ces pratiques et instruments sont respectueux des différents contextes d’intervention. Ils souhaitent approfondir comment leur application peut témoigner adéquatement de l’accès et de la participation de l’enfant aux activités de développement de leur pays respectif. De plus, ils s’intéressent à l’implantation de ces pratiques dans un monde réel, plutôt que dans des conditions expérimentales idéales. Outre ce rassemblement virtuel, les partenaires envisagent aussi de se rencontrer lors de séminaires et de symposiums internationaux.
Formation des étudiants
Or, ce ne sont pas que les chercheurs qui profitent d’une telle chaire. En effet, l’un des principaux objectifs consiste également à former les étudiants aux cycles supérieurs. En organisant des séminaires de recherche internationaux, les étudiants pourront être bien au fait des plus récentes connaissances et ils auront la chance de partager leurs recherches respectives, en plus de profiter d’une expérience de communication scientifique. Les étudiants prendront aussi part à divers ateliers portant, entre autres, sur le dépistage, l’évaluation du développement de l’enfant et les activités qui le favorisent. Ainsi, la Chaire UNESCO contribuera concrètement à la formation d’éducateurs et d’intervenants hautement qualifiés.
Une chaire qui profite à tous
Au final, l’obtention de cette chaire aura des répercussions positives pour les chercheurs de nombreux pays, les étudiants, les professionnels associés au développement de l’enfant et, plus encore, pour les enfants eux-mêmes, qui bénéficieront de tout le travail accompli en ayant accès à des activités visant à maximiser leur potentiel. Ultimement, les recherches faciliteront l’intégration et la participation des enfants au sein de leur milieu scolaire.
À la lumière des objectifs visés par la Chaire, pour laquelle la Fondation de l’UQTR a contribué de façon significative au financement, l’Université ne peut que se réjouir de participer activement au mieux-être des enfants du monde. De son côté, Mme Dionne a de quoi être fière de l’obtention de cette prestigieuse chaire, à laquelle participent également des collègues de l’UQTR, dont Claude Dugas (sciences de l’activité physique), Annie Paquet et Michel Rousseau (psychoéducation). « Bien sûr, je suis heureuse d’avoir obtenu la Chaire, et je tiens à souligner la qualité de la recherche qui se fait à l’UQTR, notamment au Département de psychoéducation et dans le domaine de la petite enfance », affirme-t-elle humblement.