Dans une langue, on considère que le registre standard est propre à la langue écrite et le registre familier, particulier à la langue parlée; la frontière n’est toutefois pas étanche. Surtout depuis l’apparition du « parlécrit », ce code hybride composé d’une langue parlée écrite, comportant ses règles implicites et s’interposant entre l’écrit et l’oral.
Il est formé d’abréviations, d’onomatopées, de signes de ponctuation répétés!!!, de lettres remplaçant des mots, etc., et s’insère en entier dans les messages, mais surtout par bribes entre des passages en français standard. On le lit notamment sur la plateforme Facebook et dans les clavardages, où il va de concert avec le langage texto (SMS) et sévit avec les fautes de français.
Le parlécrit va à l’encontre de l’idée que la langue, c’est le dictionnaire. Le développement de ce langage simplifié – ou massacré c’est selon – s’explique par les contraintes liées aux échanges à délais de transmission rapide des réseaux sociaux. Une spontanéité exigeant rapidité et concision, faisant donc fi du long peaufinage grammatical et lexical. En outre, des recherches récentes indiquent que tant les adultes que les adolescents ont recours à ce langage, à la différence que les adultes feraient moins de fautes de français que les adolescents.
Le parlécrit est-il répandu? Contamine-t-il la langue écrite des jeunes? Pour cette dernière question, il semble que non… pour le moment. À ce sujet, Laetitia Bergeron, dans son mémoire de maîtrise (UQTR)[1], donne en exemple des extraits de messages d’utilisateurs Facebook (18-25 ans). C intéressant!!!
[1] Voir : Bergeron, Laetitia, Analyse de l’usage de la langue écrite des utilisateurs québécois (18-25 ans) dans l’exploitation de leur compte sur le réseau social « Facebook » (UQTR 2016) http://depot-e.uqtr.ca/7823/1/031262054.pdf