Reconnu depuis 10 ans pour ses travaux servant à améliorer l’autonomie des personnes vivant avec une déficience intellectuelle, le professeur Dany Lussier-Desrochers vient de recevoir une importante subvention de près de 120 000$ du Ministère des Services sociaux et communautaires de l’Ontario. Cette somme servira à trouver de nouvelles solutions numériques pour aider ces personnes à vivre en milieu résidentiel de façon autonome et sécuritaire.
D’ici septembre 2019, le professeur du Département de psychoéducation de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), souhaite développer une application qui permettra non seulement de sélectionner les meilleures technologies pour guider les personnes dans leurs tâches quotidiennes, mais également de mieux comprendre où sont les principales difficultés rencontrées par ceux-ci.
«L’environnement domiciliaire devient de plus en plus technologique. On n’a qu’à penser aux panneaux de contrôle des appareils électroménagers ou encore à la numérisation de la télévision. Ces nouvelles technologies, qui bien souvent demandent un certain niveau d’effort ou connaissance pour les utiliser, ne sont pas développées en tenant compte des défis que peuvent rencontrer les personnes vivant avec un handicap. Grâce à notre application, nous allons savoir où se situent exactement les difficultés des utilisateurs, afin de proposer des solutions qui les aideront rapidement», explique M. Lussier-Desrochers.
Quelques applications sont déjà disponibles sur le marché pour aider les personnes à bien accomplir les tâches domiciliaires, mais elles ne sont souvent pas développées spécialement pour les personnes présentant une déficience intellectuelle. La taille des icônes ou la présentation des informations ne répondent pas toujours à leurs besoins. De plus, ces applications doivent constamment être des mises à jour, ce qui fait en sorte que les personnes ayant un handicap doivent chaque fois réapprendre à les utiliser.
Portée internationale
La nouvelle aide financière du ministère ontarien des Services sociaux et communautaires ouvre les portes au marché international puisque l’application doit être développée en français et en anglais.
«C’est un fait plutôt rare de recevoir une subvention d’un ministère d’une autre province. Cela démontre que notre expertise est reconnue à l’extérieur du Québec et que la problématique d’exclusion des personnes en situation de handicap ne se vit pas uniquement chez nous», conclut le chercheur.