On estime qu’environ 60 % des personnes qui sont touchées par un cancer sont encore en vie plus de cinq ans après le diagnostic. Avec l’amélioration continue des traitements, on estime que le nombre de ces survivants du cancer grimpera en flèche au cours des prochaines années, atteignant près de 70 millions de personnes à l’échelle du monde en 2050.
Cette amélioration de la survie est une excellente nouvelle, mais il faut néanmoins être conscient que les survivants du cancer demeurent à haut risque d’être touchés à nouveau par la maladie au cours de leur vie. Certains cancers refont parfois surface plusieurs dizaines d’années après la fin des traitements, sans compter que plusieurs survivants sont également à plus haut risque d’être touchés par d’autres maladies chroniques, en particulier les maladies cardiovasculaires.
La bonne nouvelle est qu’il est souvent possible de prévenir ces rechutes : une des découvertes les plus importantes des dernières années est la démonstration que les facteurs du mode de vie qui préviennent le développement du cancer, qu’il s’agisse de l’absence de tabac, d’un poids santé, d’une bonne alimentation ou d’une activité physique régulière, peuvent également jouer un rôle prédominant dans la prévention des récidives. Il est donc possible de prendre sa destinée en mains et d’agir concrètement pour vivre longtemps et en bonne santé, même après un diagnostic de cancer.
Ce potentiel de prévention des récidives par un mode de vie sain demeure cependant largement inexploité, car plusieurs études ont montré que la très grande majorité des survivants du cancer sont en surpoids, ne consomment pas le minimum de 5 portions quotidiennes de fruits et légumes et sont sédentaires (33 % ne font aucune activité physique). Ce dernier point est particulièrement important, car les études montrent clairement que l’exercice régulier, même léger, est associé à une diminution marquée du risque de récidive de plusieurs cancers. En somme, même si on pourrait intuitivement croire qu’un diagnostic de cancer est une épreuve qui est susceptible de donner à une personne la frousse de sa vie et l’inciter à vivre plus sainement, en réalité ces mauvaises habitudes sont très tenaces et sont conservées par la plupart des gens.
Il ne faut donc pas se laisser décourager par un diagnostic de cancer en pensant qu’il est trop tard et qu’il ne sert à rien de modifier ses habitudes de vie. Manger une abondance de végétaux, être actif physiquement et maintenir un poids corporel normal sont tous des gestes quotidiens qui peuvent réduire le risque de récidive et améliorer significativement l’espérance de vie en bonne santé.