Les mécanismes régulant la prolifération des cellules souches en lien avec le cancer, la promotion de la santé maternelle, les facteurs psychosociaux qui influent sur les habitudes alimentaires, la réponse de la biodiversité végétale aux variations environnementales : voilà les enjeux qui seront explorés par les titulaires des quatre nouvelles chaires de recherche UQTR. L’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) relance ainsi son propre programme de chaires de recherche, avec l’objectif d’en créer 12 au cours des années 2019-2021, à raison de 4 par année pour un investissement total de 900 000 $.
L’université trifluvienne annonce donc la création de 4 chaires de recherche UQTR pour l’année 2019, à savoir :
- Chaire de recherche UQTR sur la régulation homéostatique des cellules souches et le cancer, dirigée par Patrick Narbonne (Département de biologie médicale) ;
- Chaire de recherche UQTR en activité physique et santé maternelle et néonatale, dirigée par Stephanie-May Ruchat (Département des sciences de l’activité physique) ;
- Chaire de recherche UQTR en psychologie sociale appliquée à l’alimentation, dirigée par Noémie Carbonneau (Département de psychologie) ;
- Chaire de recherche UQTR en écologie fonctionnelle arctique, dirigée par Vincent Maire (Département des sciences de l’environnement).
Chaque titulaire se voit octroyer un montant de 25 000 $ par année, sur 3 ans, pour mener ses travaux.
« Je tiens à féliciter les quatre nouveaux titulaires, dont l’excellence du dossier de recherche et le potentiel d’avant-garde dans leur domaine respectif ont mené à l’obtention d’une Chaire de recherche UQTR. Ces chercheurs contribuent au rayonnement intellectuel de l’UQTR et à la positionner à l’échelle nationale et internationale. Nous espérons que cette opportunité servira de tremplin vers d’autres possibilités de financement en recherche et propulsera la carrière de ces jeunes chercheurs exceptionnels », affirme M. Daniel McMahon, recteur de l’UQTR.
Programme des Chaires de recherche UQTR
Le programme des Chaires de recherche UQTR vise à reconnaître des professeurs-chercheurs susceptibles de devenir des chefs de file dans leur domaine, et à leur offrir un soutien financier pour faire avancer leurs travaux scientifiques. Les Chaires de recherche UQTR sont attribuées par voie de concours et le mandat du titulaire est d’une durée de trois ans, non renouvelable. Chaque titulaire dispose d’un budget de fonctionnement annuel pour la recherche d’au minimum 25 000 $. La sélection des titulaires repose sur l’excellence du candidat, la qualité de son programme de recherche, l’intégration de la formation de personnel hautement qualifié, de même que la contribution significative au savoir.
Détails sur la programmation de chacune des chaires de recherche UQTR
Chaire de recherche UQTR sur la régulation homéostatique des cellules souches et le cancer
Patrick Narbonne
De récentes évidences suggèrent que le nombre total de divisions exécutées par nos cellules souches durant notre vie pourrait être le plus grand facteur de risque pour développer un cancer. En effet, combinée à une sélection naturelle favorisant la survie et la prolifération, l’accumulation d’erreurs commises aléatoirement durant la division cellulaire tend à transformer nos cellules souches en cellules cancéreuses. Ainsi, plus nous vivons longtemps, plus nos cellules souches se divisent, plus elles peuvent se dérégler et progresser vers la tumorigénèse. Pour mieux comprendre le cancer, il faut donc d’abord définir les mécanismes qui limitent la prolifération des cellules souches. Pour y arriver efficacement, l’équipe dirigée par le titulaire Patrick Narbonne utilise un modèle invertébré très simple et hautement manipulable (C. elegans). Ses travaux serviront ainsi de tremplin pour le développement de nouvelles stratégies médicales en prévention et traitement du cancer.
Chaire de recherche UQTR en activité physique et santé maternelle et néonatale
Stephanie-May Ruchat
La grossesse, par le stress physique, métabolique et cardiovasculaire unique qu’elle engendre, favorise le développement de complications chez certaines femmes. Ces complications sont susceptibles d’hypothéquer non seulement leur santé à court et long termes, mais aussi celle de leur futur enfant. En effet, l’environnement intra-utérin dans lequel se développe le futur enfant va influencer sa santé et son risque futur de maladie. La promotion de la santé maternelle s’impose donc comme une des pierres angulaires de la promotion de la santé de deux générations. L’équipe de la titulaire Stephanie-May Ruchat aura pour mission d’étudier l’impact de l’activité physique préconception, prénatale et postnatale sur la santé maternelle, fœtale et néonatale, dans le but de développer des interventions et des recommandations pour promouvoir la santé des femmes et de leurs futurs enfants.
Chaire de recherche UQTR en psychologie sociale appliquée à l’alimentation
Noémie Carbonneau
Les saines habitudes alimentaires sont une composante essentielle du fonctionnement global de l’individu, puisqu’elles ont des répercussions notamment sur sa santé, son niveau d’énergie et son sentiment de bien-être. Le mandat principal de la titulaire Noémie Carbonneau et son équipe consiste à développer les connaissances scientifiques au sujet des facteurs psychosociaux (ex. : motivation, soutien social) qui influent sur les habitudes alimentaires. Les travaux de la chaire, qui portent sur les comportements alimentaires à la fois des adultes et des enfants, s’inscrivent dans une perspective relationnelle qui tient compte des facteurs d’influence liés à l’environnement social proximal (ex. : le couple, la famille). Les activités de cette chaire contribueront au développement de collaborations scientifiques, à la formation de personnel hautement qualifié, ainsi qu’à la diffusion des connaissances afin que les résultats issus des travaux soient connus et utilisés par le milieu scientifique, les intervenants et le grand public.
Chaire de recherche UQTR en écologie fonctionnelle arctique
Vincent Maire
Au sein des écosystèmes de toundra arctique, la végétation est un compartiment clé qui régule la dynamique du pergélisol contenant du carbone séquestré depuis des millénaires, mais soumis à l’immédiateté du changement global. Le titulaire Vincent Maire et son équipe souhaitent mieux comprendre et prédire comment les communautés d’espèces végétales adaptées au froid répondent aux variations environnementales actuelles et, en retour, influencent la dynamique du pergélisol et du carbone du sol au sein des écosystèmes de toundra. L’approche se base sur les traits fonctionnels des plantes (morphologie, phénologie, physiologie) qui, après analyse, permettront de généraliser si les espèces vont s’adapter, profiter ou encore changer face aux changements environnementaux. Cette approche renseigne également sur la capacité des communautés végétales à transmettre l’énergie au pergélisol et à moduler la dynamique écosystémique. Elle sera appliquée sur un dispositif exceptionnel de manipulation et de suivi à long terme de la végétation, mis en place sur l’île Bylot au sein du Parc Canada Sirmilik (Nunavut). La chaire s’appuie sur une équipe remarquable de collaborateurs et d’étudiants rendant possible cette étude unique de la toundra arctique et des changements s’y produisant, qui ont des conséquences immédiates sur le climat.