On entend souvent dire : « Je cesse de cotiser dans le REÉÉ de mon enfant de 12 ans puisque j’ai accumulé 12 000 $, ce sera suffisant pour couvrir ses frais d’études. » Voilà une phrase qui m’a incité à vous faire voir une autre facette du régime enregistré d’épargne-études (REÉÉ).
Le REÉÉ constitue un formidable levier financier pour quiconque souhaite planifier et financer les études de ses enfants ou petits-enfants. Il devient une force financière qui permet l’accumulation d’une épargne qui servira à investir dans la promesse d’un avenir meilleur bâti sur le socle de l’éducation de nos enfants. Malheureusement, ce régime est méconnu et sous-utilisé lorsque l’on pense à l’inventaire des nombreux avantages qu’il comporte.
Bien sûr, l’objectif premier de ce véhicule d’épargne est de cumuler une somme suffisante pour couvrir les déboursés importants reliés aux études postsecondaires. Toutefois, pourquoi arrêter de cotiser au REÉÉ et se priver de « cadeaux gouvernementaux » même si l’on juge que le montant accumulé dans le REÉÉ nous semble suffisant pour couvrir les frais d’études postsecondaires ?
Le concept de cadeaux gouvernementaux fait référence aux subventions fédérales et provinciales versées dans le REÉÉ lorsque nous y effectuons une cotisation pour notre enfant. La cotisation annuelle permettant de maximiser les cadeaux gouvernementaux est de 2 500 $ par enfant.
La subvention canadienne pour l’épargne-études correspond à 20 % (maximum 500 $ annuellement) de la cotisation au REÉÉ effectuée dans l’année. Le montant cumulatif pouvant être reçu à titre de subvention canadienne s’établit à 7 200 $. De son côté, le provincial ajoute 10 % (maximum 250 $ annuellement) en subvention pour un montant cumulatif de 3 600 $. Il faudra alors un peu plus de 14 ans de cotisation pour atteindre les limites établies et encaisser la totalité des subventions gouvernementales disponibles de 10 800 $.
Il faut l’admettre, trouver une somme de 2 500 $ n’est pas évident pour le budget de bien des familles. Toutefois, la réflexion qu’il faut mettre de l’avant est la suivante : est-ce que vous pourriez réduire vos cotisations REER temporairement, ou tout autre paiement prévu à votre budget, pour augmenter les cotisations au REÉÉ ? L’objectif recherché est de profiter de la générosité gouvernementale octroyant une subvention de 30 %.
Essentiellement, il faut voir le REÉÉ non seulement comme un outil qui permet de financer les études de notre enfant, mais plutôt comme un véhicule d’épargne qui bénéficie de subventions gouvernementales. Au fond, c’est un compte d’épargne accompagné de 2 conditions pour qu’il soit optimal ; il faut avoir un enfant et celui-ci doit entamer des études postsecondaires. Une fois que votre enfant les entamera, il est possible de décaisser rapidement le REÉÉ pour payer les études, bien sûr, mais également pour rétablir les cotisations REER non effectuées par le passé ou pour rembourser une portion du solde hypothécaire.
Le tableau ci-dessous illustre très bien la situation où un particulier a investi dans un REÉÉ au lieu du CÉLI. L’accumulation des subventions permettra, à la fois, de couvrir les frais d’études de notre enfant et de maximiser le montant de capital disponible pour la retraite.
Une vision communicante de l’épargne
Tout comme le CÉLI et le REER, le REÉÉ est un abri fiscal qui fait partie de l’arsenal mis à la disposition de l’épargnant (si celui-ci est parent d’un enfant) afin qu’il puisse optimiser ses actifs financiers. La question ultime étant de maximiser et de prioriser le bon véhicule d’épargne selon le profil et les objectifs de l’épargnant. Il ne fait aucun doute que lorsque le contribuable adhère à une vision communicante de l’épargne, et que celui-ci a un enfant, il doit tout d’abord prioriser le REÉÉ à titre d’outil d’épargne. La notion de vision communicante de l’épargne est importante et elle ne peut pas être partagée par tous. Elle signifie que l’investissement dans le REÉÉ, bien que lié à l’éducation, n’est pas ultimement dédié à ses dépenses, mais plutôt à l’accroissement du capital accumulé pour la retraite.
Il existe plusieurs règles de fonctionnement en lien le REÉÉ (par exemple : type de régime, période de cotisation, impact si l’enfant ne fréquente pas les études postsecondaires). Si vous désirez en apprendre davantage sur les règles de fonctionnement du REÉÉ, je vous invite à consulter le volume Donnez un sens à vos finances[1].
Référence
[1] DONNEZ UN SENS À VOS FINANCES, Édition 2019 – 2020, disponible sur FISCALITÉuqtr.ca