Une clinique de dépistage de la COVID-19, spécialement dédiée à la recherche chez les individus asymptomatiques et confinés, est en opération sur le campus de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Nommé projet DECOPA, il s’agit du premier centre de dépistage communautaire au Québec. Cette clinique temporaire est réservée exclusivement aux membres du personnel de l’UQTR.
Les données récentes montrent que le virus SARS-CoV-2 est plus présent dans la population que ce que l’on croyait, puisque plusieurs personnes atteintes sont asymptomatiques. Sachant également que la transmission par des individus asymptomatiques est possible, les chercheurs tentent de savoir à quel point le virus est présent chez les populations où les mesures de distanciation sociale et de confinement ont été mises en place.
« La COVID-19 est très contagieuse. Il semble que la transmission par des personnes asymptomatiques a joué un rôle important dans la propagation de la maladie dans les CHSLD du Québec, où le taux d’infection est très fort. Toutefois, l’hypothèse n’a pas été étudiée dans une population confinée présentant les caractéristiques qui sont spécifiques au Québec. Il est donc crucial de trouver rapidement la réponse aux questions concernant la prévalence de la COVID-19 chez les personnes qui ne présentent pas de symptômes », explique Lyne Cloutier, chercheuse principale du projet DECOPA et professeure titulaire au Département des sciences infirmières de l’UQTR.
Puisque l’UQTR compte près de 2 000 employés et que les consignes de confinement leur ont été données rapidement, les chercheurs ont choisi d’adresser les invitations uniquement à cette population. Le contrôle des mesures sanitaires et de distanciation physique sera également plus facile à faire respecter puisque les rendez-vous seront envoyés par les moyens de communication interne. Le dépistage par écouvillonnage sera réalisé sur place et les échantillons seront ensuite transportés au CIUSSS MCQ pour analyse. Tous les participants seront avisés des résultats.
« Il est primordial de connaitre l’importance de ce phénomène au niveau communautaire, car il permet d’orienter les mesures de santé publique à prendre. Les données qui seront obtenues pourront avoir de multiples retombées immédiates. Elles pourraient permettre de revoir le modèle de distanciation sociale, de réévaluer les projections sur les taux potentiels d’hospitalisation et estimer le pourcentage de la population immunisée et ainsi être mieux préparé pour une seconde vague », explique Hugo Germain, professeur au Département de chimie, biochimie et physique de l’UQTR et l’un des cochercheurs principaux du projet.
Ce projet est rendu possible grâce à la mise à contribution des savoirs et expertises des professeurs de l’UQTR, du Cégep de Trois-Rivières et des experts du CIUSSS MCQ. Lyne Cloutier et Julie Houle, professeures au Département des sciences infirmières de l’UQTR, Hugo Germain, professeur au Département de chimie, biochimie et physique et directeur du Groupe de Recherche en Biologie Végétale de l’UQTR, Éva Mathieu, Directrice de la recherche médicale au CIUSSS MCQ, Alexis Danylo, médecin microbiologiste-infectiologue au CIUSSS MCQ, Nathalie Houle, enseignante au Département de soins infirmiers au Cégep de Trois-Rivières, ainsi que Natacha Merindol, auxiliaire de recherche au Département de chimie, biochimie et physique de l’UQTR comptent parmi les nombreuses personnes qui rendent ce projet possible.