Camille Trudel a débuté son cheminement académique à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) en septembre 2010, au baccalauréat en études françaises. Premier diplôme en main, cette jeune femme ne se voyait pas déjà quitter les bancs de l’université. C’est alors qu’elle se tourne vers sa seconde passion, l’histoire, en s’inscrivant au baccalauréat spécialisé de cette discipline. Elle se fait rapidement remarquer par la rigueur de ses travaux, son application et ses excellents résultats. À l’été 2014, sa première année en histoire à peine complétée, le professeur Thierry Nootens lui offre du travail comme assistante de recherche auprès de sa Chaire de recherche du Canada en histoire du droit civil au Québec à l’époque contemporaine (19e et 20e siècles).
Depuis ce temps, les mandats de recherche qui lui sont confiés se succèdent sans interruption : dépouillement de documents anciens, gestion de grands corpus de sources numérisées, travail dans des bases de données d’envergure, etc. Bref, l’intérêt pour le passé, chez Camille, va maintenant main dans la main avec des compétences à la fine pointe de la technologie, atout précieux en vue de son passage sur le marché du travail.
De surcroît, que ce soit en archives ou en laboratoire informatique, elle a l’occasion de donner libre cours à des talents propres à la jeune relève en sciences sociales : curiosité intellectuelle, rigueur dans le traitement des données et résolution des nombreux défis inhérents à l’analyse de sources manuscrites… parfois vieilles de 200 ans!
Boursière du CRSH
Ce travail comme assistante de recherche a sans contredit constitué une solide préparation aux études de cycles supérieurs. Boursière du Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH), Camille complète brillamment ses études à la maîtrise en études québécoises à l’UQTR à l’automne 2019. Son mémoire porte sur un échantillon d’inventaires après décès produits par les notaires de la Mauricie entre 1800 et 1900. Ces documents recensent tout ce que des personnes récemment décédées laissaient derrière elles : meubles, cheptel, instruments aratoires, dettes, créances, etc.
Camille a alors mis en évidence les profondes inégalités sociales qui marquaient le monde paysan au 19e siècle, tout en retraçant de fascinantes transformations dans les pratiques de consommation et l’environnement matériel des populations d’autrefois. Aucune historienne ou aucun historien n’a encore embrassé une aussi vaste période pour traiter ces problématiques. Camille soumettra sous peu un article tiré de son mémoire à une revue savante, cela après avoir fait ses premières armes en écriture dans des revues étudiantes de notre campus.
Du reste, son travail de maîtrise lui a permis de remporter le prix de la meilleure communication savante au colloque étudiant du Centre interuniversitaire d’études québécoises (CIEQ), soit le prix Courville-Séguin.
Maintenant inscrite au doctorat en études québécoises, Camille met à profit toutes les expériences accumulées depuis son premier passage entre les murs de l’UQTR. Les projets subventionnés des chercheurs du CIEQ et la programmation de cette unité, un des plus grands centres dédiés à la recherche en histoire au Canada, ont joué un rôle crucial dans son parcours jalonné de succès, en compagnie de son travail acharné et de son talent.
Thierry Nootens est professeur au Département de sciences humaines de l’UQTR