Justine Cinq-Mars, doctorante en psychologie à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), a remporté le premier prix du concours Ma thèse en 180 secondes parmi les étudiants au troisième cycle pour sa présentation intitulée Conséquences des expériences traumatiques sur la santé cognitive des personnes réfugiées. C’est donc à elle que reviendra l’honneur de représenter l’UQTR lors la finale nationale de ce concours, organisée par l’Acfas en novembre 2020.
Pandémie oblige, le concours s’est déroulé en mode virtuel cette année. Les 12 participants, inscrits à la maîtrise ou au doctorat, devaient présenter leur sujet de recherche de façon vulgarisée, à un public qu’ils ne pouvaient voir, mais qu’ils devaient tout de même conquérir. Chacune de leurs prestations devait tenir en 180 secondes ou moins, chronomètre à l’appui!
Ton théâtral, utilisation d’images éloquentes, insertion de touches d’humour, références aux émotions ou questions adressées à l’auditoire, les concurrents, face à leur ordinateur, multipliaient les moyens pour capter l’attention des spectateurs et pour séduire les membres du jury. Sous la présidence d’honneur du doyen Adel Omar Dahmane, le jury se composait cette année des professeures Syrina Al Ain (Département d’anatomie) et Marie-Josée Plouffe (Département de philosophie et des arts), de Francis Walsh, diplômé au doctorat en lettres et lauréat du Prix Meilleure thèse 2018, et de Claire Letanneur, étudiante au programme de biologie cellulaire et moléculaire et gagnante de Ma Thèse en 180 secondes en 2019.
En plus des membres du jury, plusieurs personnes se sont jointes à l’événement diffusé en direct sur Facebook UQTR. Malgré le fait que les participants et leurs partisans n’étaient pas physiquement au même endroit cette année, on sentait l’appui du public tout au long de l’activité, notamment grâce aux messages d’encouragements publiés dans la zone de clavardage. Les sympathisants ont également pu voter afin de déterminer qui remporterait le Prix coup de cœur du public Coopsco. C’est d’ailleurs Nassim Noura, étudiant au doctorat en génie électrique, qui a décroché ce prix, d’une valeur de 250 $. La présentation de M. Noura avait pour titre Le véhicule hybride à hydrogène, un vrai travail d’équipe.
Une expérience fantastique!
La gagnante Justine Cinq-Mars, avoue avoir consacré plus d’une centaine d’heures à préparer et peaufiner sa présentation pour Ma Thèse en 180 secondes. Malgré tout cet investissement, elle recommande fortement aux étudiants de s’y inscrire en raison de l’expérience positive vécue. « C’est un exercice que tous les étudiants devraient tenter, pour être en mesure de présenter leur sujet de recherche de manière à ce que les gens puissent saisir ce dernier facilement. Souvent, je me fais demander ce que je fais à l’université. Maintenant, je suis capable de l’expliquer rapidement et très simplement », précise l’étudiante.
En plus, participer à un événement comme celui-là permet, selon elle, de sensibiliser une partie de la population à sa problématique de recherche. En effet, sitôt l’événement terminé, des gens ayant vu sa prestation et intéressés par le sujet sont entrés en contact avec elle. « Quand on fait de la recherche, on veut partager le sujet qui nous passionne. Le concours sert en quelque sorte de publicité et donne une belle visibilité à ce dernier », ajoute la jeune chercheuse.
Justine aura d’ailleurs l’occasion de faire découvrir son sujet à de nouvelles personnes lors de la finale nationale du concours Ma Thèse en 180 secondes, qui se déroulera le 19 novembre, dès 15h30, sur la page Facebook de l’Acfas. D’ici là, l’étudiante n’envisage pas de modifications majeures à sa présentation. « Je suis très fière d’avoir gagné à l’UQTR, j’ai atteint ce que je voulais et ma présentation tient exactement en 3 minutes. Si je change trop de choses, je risque de dépasser la limite de temps. Je vais sans doute me pratiquer à nouveau, mais lors de la finale, je veux vraiment m’amuser », conclut-elle.
Un format virtuel apprécié
Vanessa Moran, étudiante en chimie et gagnante du concours chez les étudiants à la maîtrise, affirme avoir adoré son expérience. « J’étais vraiment contente d’apprendre, en septembre, qu’une version virtuelle de l’activité aurait finalement lieu. Avoir la chance de participer en format virtuel nous a permis de récolter le fruit du travail amorcé l’hiver dernier, on a pas tout perdu ! Les organisateurs ont vraiment travaillé fort pour que nous puissions vivre une belle expérience. Des ateliers pour nous aider à nous préparer ont été organisés, nous avons reçu des commentaires sur nos textes pour les améliorer. Le suivi et l’accompagnement étaient très bien », témoigne-t-elle.
À l’instar de la grande gagnante, Vanessa précise que concourir lors de Ma Thèse en 180 secondes représente beaucoup de travail. Ce qui rend la chose énergivore, ce n’est pas la complexité de la tâche, mais bien que celle-ci est étalée sur une longue période de temps. Au tout début, il faut rédiger un texte mais, par la suite, ce dernier est constamment retravaillé de manière à l’améliorer, le simplifier, le rendre plus dynamique ou encore plus accrocheur. Enfin, trouver une façon dynamique de le livrer et s’y adonner de nombreuses fois fait aussi partie de l’aventure. Pour sa part, Vanessa s’est enregistrée à de multiples reprises, s’est pratiquée devant des amis, dans son auto. Elle a corrigé sans cesse plusieurs détails, des mots, des tournures de phrase.
Questionnée à propos de l’environnement virtuel au sein duquel a dû prendre place l’événement, l’étudiante indique que cet aspect ne l’a pas dérangée outre mesure. « Nous sommes maintenant habitués à assister à des cours ou à des réunions en ligne, donc faire la présentation face à mon écran n’était pas stressant pour moi. Par contre, j’aurais vraiment aimé vivre le stress de monter sur scène. J’ai aussi apprécié le fait que plusieurs membres de ma famille aient pu assister à l’activité en se connectant. En temps normal, ils n’auraient pas tous pu se déplacer, ça c’est certain », explique-t-elle.
Lauréats 2020 de Ma Thèse en 180 secondes
Au doctorat
1er prix (1000 $) : Justine Cinq-Mars, psychologie, pour sa présentation Conséquences des expériences traumatiques sur la santé cognitive des personnes réfugiées.
2e prix (750 $) : Alice Wagenaar, sciences biomédicales, pour sa présentation Attention! Ça ne fait même pas mal!
À la maîtrise
1er prix (750 $) : Vanessa Moran, chimie, pour sa présentation Validation d’une technologie d’imagerie hyperspectrale portable pour la localisation des restes humains.
2e prix (500 $) : Michelle Boivin, biologie cellulaire et moléculaire, pour sa présentation La forêt sera-t-elle l’espoir des pommes de terre?