Il y a cinq ans, le campus de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) à Drummondville ouvrait officiellement ses portes. Rapidement, ce nouveau lieu d’enseignement a su gagner le cœur de la communauté, en créant des opportunités inédites pour les étudiants des environs. Trois d’entre eux ont d’ailleurs accepté de partager leur histoire.
Bâtir la vie étudiante
Avant de débarquer au campus de Drummondville, Olivier Codère avait déjà entamé des études en enseignement dans une autre université. Souhaitant changer de programme au terme de son stage, il tente de s’inscrire en génie mécanique. Or, son établissement d’enseignement refuse de traiter son dossier, puisqu’il n’a pas fait sa demande à temps. Heureusement, une publicité sur les médias sociaux le convainc de tenter sa chance dans le cheminement coopératif offert à Drummondville.
« Je n’ai pas hésité longtemps à me joindre à la première cohorte du baccalauréat en génie mécanique. Non seulement le programme nous permet de suivre un cheminement coopératif, mais il offre aussi le profil DUAL, qui est très intéressant. Au cours des sessions d’automne et d’hiver, nous passons deux jours par semaine en entreprise, et pendant l’été, nous travaillons à temps plein. Comme nous restons toujours dans la même entreprise, nous développons de bien meilleurs liens avec l’employeur. Après quelques mois, il n’hésite pas à nous confier des projets plus importants », indique Olivier.
Le natif de Sherbrooke n’a pas tardé à s’impliquer au sein de sa nouvelle université. Fort de quelques expériences en comités étudiants, il s’implique dans la création d’une nouvelle association.
« Quand la session a commencé, les étudiants en génie de Drummondville ont décidé de se regrouper au sein de leur propre association étudiante. De mon côté, je savais que ça représentait beaucoup de travail. Après quelque temps, je me suis rendu compte que le projet n’avançait pas suffisamment. J’ai alors pris l’initiative de rédiger notre charte, et de faire les démarches auprès du gouvernement pour que le Regroupement Étudiant en Ingénierie de Drummondville (REID) puisse finalement voir le jour. J’ai ensuite été élu président de l’association, poste que j’ai occupé pendant deux ans », raconte Olivier.
Le programme de génie mécanique de Drummondville a la particularité d’avoir des groupes de taille modeste. Cela fait en sorte qu’il existe une belle proximité entre les étudiants et les professeurs, qui n’hésitent pas à se rendre disponibles en cas de besoin. Olivier remarque également que le sentiment d’appartenance ne tarde pas à se développer.
« Pour animer la vie étudiante du campus, le REID a mis en place les mercredis 5@8 au café étudiant Le Boisé. L’activité est ouverte à tous, et permet de socialiser autour d’une bière et d’une pointe de pizza. Dans d’autres cas, la vie étudiante prend un aspect plus sérieux, avec des visites d’entreprises par exemple. Quoi qu’il en soit, il commence à y avoir un engouement palpable pour la vie étudiante. Nous avons même été approchés pour faire partie des Jeux de Génie ! », lance-t-il.
Oser (re)faire le plongeon
À 34 ans, Maryka Houle n’a pas le profil typique des étudiants qui fréquentent l’Université. Toutefois, lorsque l’UQTR a ouvert un campus près de chez elle, la mère de trois enfants a pris la décision de retourner aux études, afin de poursuivre son rêve de devenir enseignante.
« J’ai choisi de faire mes études universitaires à Drummondville parce que je ne pouvais pas me permettre de me déplacer dans une autre ville. Avec le campus qui est à cinq minutes de la maison, c’est beaucoup plus facile de déposer les enfants à la garderie le matin, et d’aller les chercher le soir. Je peux facilement gérer mon horaire, et je ne suis jamais loin s’il y a un problème. C’est un gros avantage pour les parents qui, comme moi, veulent retourner aux études », atteste-t-elle.
Évidemment, les obligations familiales de l’étudiante au baccalauréat d’éducation au préscolaire et d’enseignement au primaire la tiennent assez occupée. Il n’en demeure pas moins qu’elle participe comme elle le peut aux activités de la vie étudiante.
« Les mercredis, je profitais des 5@8 du REID pour manger une pointe de pizza et socialiser avec les autres. Sinon, je passais beaucoup de temps la bibliothèque. Elle est spectaculaire ! J’ai pris l’habitude de toujours y étudier, même les jours où je n’ai pas de cours », souligne Maryka.
Aujourd’hui confinée aux études à distance en raison de la pandémie, l’étudiante a fait en sorte de tirer le meilleur de sa situation. Elle a ainsi adapté son environnement de travail, en plus de réorganiser son cheminement scolaire.
« Je me suis dit que comme je devais rester à la maison, j’allais donner un maximum d’efforts. J’ai complété cinq cours d’été intensifs, ce qui m’a permis d’avancer mon baccalauréat de manière considérable. En fait, j’ai maintenant complété la moitié de mes cours. Avec un peu d’organisation, on peut faire beaucoup de choses ; d’ailleurs, je le constate souvent lorsque j’enseigne », soutient Maryka.
La suppléante confie également que son passage à l’UQTR lui a donné un certain enthousiasme envers l’université. Entourée de jeunes fraîchement diplômés du cégep, elle doutait au départ de sa capacité à entamer un programme d’études. Elle a cependant réussi à trouver son rythme, acquérant au passage une nouvelle confiance en elle.
« Je ne pensais pas que je pouvais autant aimer l’école. Je songe même à suivre d’autres cours à la carte, ou à me lancer dans une maîtrise ! J’aime quand les choses bougent ; je me lève le matin, je travaille fort, je fais des sacrifices, mais parce que j’ai un but, j’ai l’impression que tout est possible », affirme Maryka.
Saisir toutes les opportunités
Diplômée du baccalauréat d’éducation au préscolaire et d’enseignement au primaire en avril, Karine Martin perfectionne aujourd’hui ses connaissances en faisant de la formation continue. L’étudiante au microprogramme de premier cycle en littérature pour la jeunesse et au microprogramme de premier cycle en éducation préscolaire pour les enfants de 4 et 5 ans apprécie particulièrement le fait de poursuivre ses aspirations professionnelles tout en restant dans son patelin.
« Je savais depuis longtemps que je voulais enseigner au préscolaire ou au primaire. Par contre, je ne voulais pas quitter Drummondville pour faire mes études. J’avais donc commencé à regarder du côté de Sherbrooke et de Trois-Rivières, où j’aurais pu me rendre en voiture ; mais au même moment, le campus de Drummondville a commencé à offrir des cours. Je suis allée aux portes ouvertes, et l’accueil que j’ai reçu a été tellement chaleureux que ma réflexion s’est arrêtée là », se souvient-elle.
En demeurant chez elle, Karine a été en mesure de passer plus de temps avec sa famille, et de continuer à entretenir ses relations d’amitié. Elle a également eu plus de facilité à entamer son insertion professionnelle, puisqu’elle pouvait faire de la suppléance tout en allant à ses cours. Résolument enthousiaste, l’étudiante a en outre décidé de s’impliquer dans les associations étudiantes.
« Je suis vice-présidente aux activités de l’Association générale des étudiants hors campus (AGEHC) de l’UQTR, et vice-présidente au café étudiant de l’Association étudiante hors campus du Centre-du-Québec. Ces implications m’ont vraiment permis de m’épanouir. En organisant des activités comme la cabane à sucre ou la soirée quiz, j’ai eu la chance de rencontrer des étudiants de plusieurs programmes, et de tisser des liens avec eux. On sent que la vie étudiante en est encore à ses débuts, mais elle est bel et bien en train de s’implanter », remarque Karine.
Au sujet de la communauté universitaire de Drummondville, Karine n’a que de bons mots. D’une part, elle vante l’ouverture des professeurs, qui n’hésitent pas à échanger avec les étudiants sur des sujets qui sortent du cadre scolaire. D’autre part, elle apprécie la facilité d’approche des étudiants, qui à la longue deviennent tous des visages connus. L’étudiante fait aussi remarquer qu’à l’instar des individus qui la composent, l’Université a un caractère très agréable.
« J’ai une grande passion pour la littérature, alors mon endroit préféré est évidemment la bibliothèque. Elle est spacieuse, ce qui favorise grandement la concentration. Que ce soit le jour ou le soir, l’endroit est toujours lumineux. En plus, les vitres donnent directement sur la nature, alors c’est un endroit génial pour travailler ou étudier », conclut Karine.
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