Au cours des dix dernières années, les professeurs Marie-Claude Lapointe, du Département d’études en loisir, culture et tourisme, et Jason Luckerhoff, du Département de lettres et communication sociale de l’ Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), ont consacré temps et efforts à un chantier bien particulier. Le projet « Un état des lieux de la recherche sur les non-publics de la culture », dont le cœur est une recherche empirique rigoureuse dirigée par les deux professeurs, a finalement culminé par la parution d’un ouvrage spécialisé et d’un site Web de référence.
Fruit de multiples et judicieuses collaborations entre l’UQTR, des chercheurs du Québec et de la France et des professionnels du milieu culturel régional, le livre Non-publics de la culture – Six institutions culturelles de la Mauricie à l’étude a été réalisé dans le cadre de l’entente Savoir c’est dans ma culture. Cet ouvrage, paru aux Presses de l’Université du Québec, présente les résultats des démarches entreprises par Mme Lapointe et M. Luckerhoff.
En collaboration avec Éric Lord, directeur de Culture Mauricie, ceux-ci ont convenu en 2012 de l’intérêt et la pertinence d’étudier les non-publics de la culture d’une même région, pour tenter de comprendre les causes qui en font un « public non pratiquant », « empêché » ou « écarté » d’une offre accessible. Ainsi, six organismes culturels mauriciens ont été sollicités par Culture Mauricie pour participer à un projet de recherche partenarial. Parmi celles-ci, on compte le Comité de protection des œuvres d’Ozias Leduc, le Musée POP (autrefois le Musée québécois de culture populaire), le Salon du livre de Trois-Rivières, la Maison de la culture de Trois-Rivières, Ciné-campus Trois-Rivières et le FestiVoix de Trois-Rivières.
« Certaines institutions ont procédé à un changement de nom, d’autres ont modifié leur axe de communication ou leur positionnement. Des lieux ont été réorganisés et des initiatives concrètes pour développer les publics à partir des résultats de cette recherche ont été réalisées », atteste M. Lord.
Le site Web uqtr.ca/nonpublicsculture, pour sa part, est une plateforme qui met en valeur le chantier de recherche dirigé par les codirecteurs du projet depuis 10 ans. L’interface met à la disposition des responsables d’établissements culturels, des chercheurs et du public une liste des références du livre, des liens vers des textes disponibles sur le Web, ainsi que des entrevues et des vidéos avec des chercheurs et des partenaires du projet.
Une contribution remarquable
Le travail entrepris a demandé un effort colossal. Les deux professeurs ont pu compter sur Olivier Champagne-Poirier, un étudiant qui amorçait son parcours doctoral en communication au moment où les recherches étaient menées. Le doctorant a ainsi animé les entretiens et analysé les données, amassées auprès de 466 participants. M. Champagne-Poirier a ensuite rédigé six chapitres, avec des coauteurs spécialistes de l’institution en question, à partir de ces données, qui allaient éventuellement devenir Non-publics de la culture – Six institutions culturelles de la Mauricie à l’étude. Pour son travail de thèse brillamment élaboré, Olivier Champagne-Poirier s’est valu la mention « exceptionnel ».
« Ce projet de recherche a été l’occasion d’améliorer les relations entre l’UQTR et le milieu culturel. Depuis 2012, nous avons vu le nombre d’initiatives conjointes augmenter sensiblement », témoigne Mme Lapointe.
Le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) a accordé une subvention au projet « Un état des lieux de la recherche sur les non-publics de la culture » dans le cadre de son programme Connexion.