Le 31 mars dernier, le célèbre concours de vulgarisation scientifique Ma thèse en 180 secondes de l’UQTR fêtait son 10e anniversaire. L’équipe de Néo UQTR est allée à la rencontre de 10 anciens participants à l’événement. Survol des propos recueillis à cette occasion.
Bien que certains d’entre eux avouent aimer être à l’avant, la plupart des anciens qui ont été interrogés se décrivent comme des personnes assez timides, pas tellement du genre à rechercher l’exposition sur scène ou les feux des projecteurs. Pourtant, tous ont été attirés, à leurs époques respectives, par le défi un peu fou que représente une participation à Ma thèse en 180 secondes.
Quelques-uns se rappellent s’être inscrits à l’activité à la suggestion de leur directeur de recherche. Toutefois, pour la grande majorité des étudiants et diplômés rencontrés, le choix de plonger dans l’aventure a été avant tout une décision personnelle. Plusieurs se sont laissés entraîner par la publicité entourant l’événement, d’autres parce que cette activité leur permettait de relever un défi intéressant. Ils ont plongé, sans le regretter.
Tous s’entendent pour dire que prendre part à Ma thèse en 180 secondes est une expérience incroyable. Le fait d’avoir présenté sur une scène le sujet qui les passionnait au moment de leur participation, les a marqués, et ce, positivement. Toutes les personnes interviewées dans le cadre du 10e anniversaire ont eu la chance de concourir devant une foule, avant que la pandémie vienne changer profondément toutes nos habitudes.
Pour plusieurs d’entre eux, participer à ce concours de vulgarisation scientifique, consistant à présenter leur projet de recherche à la maîtrise ou au doctorat en moins de 3 minutes, leur a permis de mieux comprendre leur sujet. Certains ont aussi mentionné avoir développé de meilleures aptitudes en communication et une plus grande capacité à synthétiser leurs propos. Des compétences qui sont encore régulièrement utiles, tant pour ceux qui poursuivent toujours leurs études que pour ceux qui occupent maintenant des places de choix sur le marché du travail.
Les anciens n’hésitent pas à recommander fortement aux étudiants de cycles supérieurs actuels ou futurs d’oser franchir le pas et de participer. Malgré le fait qu’une participation à Ma thèse en 180 secondes engendre bien évidemment une bonne charge de travail, ils sont tous unanimes, les efforts sont largement récompensés par la suite.
Paroles d’anciens lauréats
Carol-Ann Rouillard
Diplômée à la maîtrise en études québécoises
Gagnante en 2016 (volet maîtrise)
Étudiante au doctorat en lettres (communication sociale)
« Participer est un investissement, ça nous amène à réfléchir différemment. Moi j’étais dans les derniers miles, mais ça été bénéfique en retour d’énergie, parce qu’il y avait plein de gens pour nous entendre. Mais aussi, pour rédiger mon mémoire, ça été clairement un gros plus d’avoir fait cet exercice-là. »
Thomas Bibienne
Diplômé au doctorat en sciences de l’énergie et des matériaux
Gagnant en 2014 (volet doctorat) et lauréat du Prix coup de cœur du public Coopsco
Employé chez Hatch à Toronto
« Écrire et structurer un récit, avec une accroche, un développement et une punch line a été extrêmement utile quelques mois avant la défense de ma thèse. Ça m’a permis de me sentir plus à l’aise quand je suis devant un jury ou devant des spectateurs. Après, cette expérience a aussi développé chez moi l’envie d’expliquer les choses de façon concise et claire. »
Vincent Chalifour
Diplômé à la maîtrise en mathématiques et informatique appliquées
Gagnant du 2e prix en 2019 (volet maîtrise)
Étudiant au doctorat en mathématiques à l’Université de Montréal
« L’une des principales choses que je retiens, c’est cet effet d’émulation entre les participants qui survient si on participe aux ateliers de préparation, quand on en parle avec notre famille le soir, ou quand on y pense en dormant… Tout ça a un effet d’émulation sur nous, ça nous donne de nouvelles idées. Surtout, ça peut nous amener à porter un nouveau regard sur notre projet de recherche. »
Claire Letanneur
Étudiante au doctorat en biologie cellulaire et moléculaire
Gagnante en 2019 (volet doctorat)
« Il faut être percutant en 3 minutes, il faut essayer des recettes pour divertir tout le monde en parlant de science, ce qui est plutôt un défi. Ma thèse en 180 secondes était une façon pour moi de mûrir ma démarche scientifique, ma communication scientifique et juste avoir du plaisir parce que j’aime ça parler de ma recherche. »
Alexandra Lecours
Diplômée au doctorat en sciences biomédicales
Gagnante en 2018 (volet doctorat)
Professeure adjointe au Département de réadaptation de la Faculté de médecine de l’Université Laval
« Participer à Ma thèse en 180 secondes, c’est un petit cadeau à se faire d’y participer parce que ça nous permet de faire connaître au public en général le sujet qui nous passionne depuis plusieurs années, le sujet dans lequel on met tout notre cœur, tous nos efforts, toute notre âme. Faire connaître la science à la population, quand on est étudiant aux cycles supérieurs, ça fait partie, je pense, de notre mission. »
Nathalie St-Amour
Diplômée au doctorat en psychologie
Gagnante en 2012 lors de la première édition (volet doctorat)
Directrice d’une clinique de traitement des troubles alimentaires et clinicienne
« Ça faisait un an que j’avais commencé ma thèse, donc m’arrêter pour clarifier, préciser, vulgariser, tout ça m’a été utile pour les années qui ont suivi. Et même maintenant, tout ce que j’ai fait, je le vois concrètement, il y a des implications cliniques, je m’en sers encore. Ma thèse en 180 secondes a été vraiment quelque chose de très important et signifiant dans mon parcours.
Guy Ayissi Eyebe
Diplômé au doctorat en génie électrique
Gagnant du 2e prix en 2016 (volet doctorat) et du Prix de l’AGEUQTR en 2014
Employé chez MDA Corporation
« J’aime à croire que tout le monde qui fait de la recherche veut faire une différence dans la société. Alors pourquoi garder la recherche pour soi-même? Ma thèse en 180 secondes est une opportunité pour parler de ce qu’on fait, il y a une visibilité qui fait que les gens vont comprendre pourquoi on fait la recherche. La vulgarisation scientifique permet une infusion de la recherche dans la société. »
Cécilia Tremblay
Diplômée au doctorat en sciences biomédicales
Gagnante du 2e prix en 2014 (volet maîtrise)
Commencera sous peu un post-doctorat à Phoenix
« Par ma participation, j’ai pu développer ma capacité à vulgariser et être en mesure de mieux approfondir mes projets. J’ai aussi appris, d’une certaine manière, à demander de l’aide. Parfois on se dit, je vais partir de mon côté, puis je vais présenter mais finalement, c’est un projet pour lequel on doit avoir de la pratique et il faut savoir demander de l’aide. Il ne faut pas avoir peur d’aller voir nos professeurs et demander de l’aide, pour avoir un bon retour sur notre présentation. »
François Olivier Fabi
Diplômé au doctorat en biologie cellulaire et moléculaire
Gagnant en 2016 (volet doctorat) et lauréat du Prix coup de cœur du public Coopsco
Étudiant en médecine à l’Université McGill
« En allant à la finale nationale, j’ai pu voir la qualité de la vulgarisation scientifique qui était faite à l’extérieur. Ça a mis à l’avant plan à quel point la vulgarisation peut être bien faite, que la science peut être expliquée de façon intéressante et passionnante. La science n’est pas quelque chose qui est implicitement aride, difficile, inintéressant et soporifique. Il y a moyen de rendre cela intéressant et c’est un bel apprentissage. »
Alexandre Williot
Diplômé au doctorat en psychologie
Gagnant en 2015 (volet doctorat)
Réalise présentement un post-doctorat à l’Université Laval
« Ce que je dirais aux prochains candidats c’est faites l’exercice, faites-le, jetez-vous à l’eau parce que c’est quelque chose qui va vous marquer et je pense que par-dessus tout, c’est un événement dans lequel vous allez apprendre. Et finalement, peu importe l’issue, vous pourrez retirer quelque chose de bénéfique de cette exercice-là, à mettre dans votre bagage par la suite. »
Témoignages des anciens en vidéo
Écoutez les propos des anciens participants dans le montage vidéo du 10e anniversaire, à partir de 1:06:58.
Visionnez aussi les capsules individuelles réalisés avec les anciens gagnants, sur le compte Instagram de l’UQTR. Ces capsules ont été lancées en mars 2021, dans le cadre de l’événement Avis de recherche, un mois dédié à la promotion de la recherche à l’UQTR.
Enfin, il est possible de consulter également l’article présentant les gagnants de concours Ma Thèse en 180 secondes 2021.