Les mécanismes inflammatoires, les changements climatiques, la sexualité dans le couple et la sécurité publique : voilà autant d’enjeux diversifiés qui seront explorés par les titulaires des quatre nouvelles chaires de recherche UQTR. L’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) poursuit ainsi son propre programme de chaires de recherche, avec l’objectif d’en créer 12 au cours des années 2019-2021, à raison de 4 par année pour un investissement total de 900 000 $.
L’université trifluvienne annonce donc aujourd’hui la création de quatre chaires de recherche UQTR pour l’année 2021, à savoir :
- Chaire de recherche UQTR sur les mécanismes cellulaires de l’inflammation non infectieuse, dirigée par la professeure Geneviève Pépin (Département de biologie médicale);
- Chaire de recherche UQTR en télédétection nordique (Tnord), dirigée par le professeur Alexandre Roy (Département des sciences de l’environnement);
- Chaire de recherche UQTR sur la sexualité des couples, dirigée par la professeure Marie-Pier Vaillancourt-Morel (Département de psychologie);
- Chaire de recherche UQTR en histoire transnationale de la sécurité publique, dirigée par le professeur Jonas Campion (Département des sciences humaines).
Chaque titulaire se voit octroyer un montant de 25 000 $ par année, sur trois ans, pour mener ses travaux.
« C’est une belle annonce pour notre université et, surtout, une grande reconnaissance pour les quatre titulaires des nouvelles chaires de recherche UQTR, que je félicite chaleureusement. En tant qu’université, c’est notre devoir de soutenir la nouvelle génération de chercheuses et de chercheurs, qui apportent leur vision, leurs innovations et leur dynamisme à l’avancement de la science, et de les motiver à pousser plus loin leurs travaux. C’est là l’essence même du programme des chaires de recherche UQTR, mis sur pied pour les jeunes chercheurs en vue de leur offrir un soutien financier pour développer et valoriser leur potentiel autant au Québec qu’à l’international », affirme M. Christian Blanchette, recteur de l’UQTR.
Détails sur la programmation de chacune des chaires de recherche UQTR
Chaire de recherche UQTR sur les mécanismes cellulaires de l’inflammation non infectieuse
La titulaire et son équipe souhaitent comprendre comment le système immunitaire détecte la présence de « signaux de danger » et initie une réponse immunitaire appropriée. Ces signaux surviennent durant les infections mais également lors de divers stress, par exemple le développement de tumeurs, le vieillissement et les changements métaboliques, comme l’obésité. L’ADN, un acide nucléique que l’on retrouve chez les virus, les bactéries et les cellules humaines, est un signal de danger qui peut entraîner une forte réponse immunitaire. Habituellement, la réponse inflammatoire causée par la reconnaissance de l’ADN est bénéfique et essentielle pour combattre les infections et détruire les cellules cancéreuses. Paradoxalement, cette réponse peut aussi être néfaste et causer le développement de maladies auto-inflammatoires. Les découvertes découlant de ce programme de recherche permettront de mieux comprendre les mécanismes d’activation ou de suppression de cette cascade inflammatoire, étape essentielle à la mise en place de nouvelles cibles thérapeutiques.
Chaire de recherche UQTR en télédétection nordique (Tnord)
Les travaux menés par le titulaire et son équipe s’inscrivent dans deux domaines d’une importance centrale pour les sciences du climat, soit la télédétection et les études nordiques. Plus spécifiquement, il s’agit de quantifier et comprendre les transformations en lien avec le changement climatique des régions nordiques du Canada en développant et utilisant des outils de télédétection multiéchelles et multicapteurs. Quatre thèmes principaux sont mis de l’avant :
- Développement et validation de méthodes de télédétection micro-onde pour le suivi de la neige et des cycles gel/dégel ;
- Suivi des flux de carbone des régions boréales et arctiques en combinant la télédétection micro-onde et le modèle écosystémique Canadien ;
- Suivi multiéchelle et multitemporel du changement de la végétation dans le Nord québécois ;
- Télédétection de l’impact de la cryosphère sur l’écosystème du Lac St-Pierre.
Appuyée par un vaste réseau au Québec, incluant le Centre d’études nordiques, ainsi qu’à l’international, l’approche multidisciplinaire préconisée par le professeur Roy répondra à des questions centrales en lien avec le changement climatique dans des régions où les transformations sont les plus marquées et les plus draconiennes.
Chaire de recherche UQTR sur la sexualité des couples
Le développement d’une relation de couple satisfaisante joue un rôle clé dans la qualité de vie des individus. Pourtant, 50 % des gens rapportent être insatisfaits de leur vie sexuelle ; ainsi, les problèmes sexuels et la détresse qui y est associée se retrouvent parmi les principaux motifs de consultation en thérapie de couple. Dans cette perspective, les recherches menées par la titulaire et son équipe proposent d’examiner les effets de facteurs individuels sur la sexualité des couples, en tenant compte systématiquement des interrelations avec les processus conjugaux. La programmation de recherche permettra de mieux comprendre les effets des traumas interpersonnels, des violences sexuelles et de l’utilisation de la pornographie sur le bien-être des couples. Il s’agit également de comprendre dans quel contexte conjugal la victimisation et la pornographie peuvent avoir des effets négatifs sur la sexualité, afin d’outiller les couples à mieux naviguer leur vie sexuelle et d’offrir des cibles thérapeutiques concrètes.
Chaire de recherche UQTR en histoire transnationale de la sécurité publique
L’idée derrière cette chaire de recherche consiste à réaliser une histoire transnationale et comparative des pratiques et expertises des polices en matière de sécurité publique entre l’Europe du Nord-Ouest (France, Belgique, Pays-Bas) et le Québec, de 1900 à 2020. Ayant chacun leurs particularités, ces espaces se caractérisent aussi par des enjeux partagés en matière d’ordre (terrorisme, mouvements sociaux, incivilités). Le titulaire et son équipe rendront compte de l’évolution du rôle et de l’investissement des appareils policiers en matière de sécurité publique à travers la mise en œuvre de logiques de surveillance, de protection et de répression. S’appuyant sur un travail en archives, l’œuvre du professeur Campion permettra d’historiciser la construction sociale, politique et professionnelle de la sécurité publique en se concentrant sur trois chantiers :
- Entre conceptions nationales et circulations internationales, dresser une généalogie des arguments et du savoir policier sur les risques, identifier les lieux et acteurs de ce savoir ;
- Décrire et comparer l’évolution des moyens et des restructurations des systèmes policiers entre pays ;
- Entre pratiques, agentivité institutionnelle, pouvoir formel et informel, caractériser l’action quotidienne locale des policiers.
Programme des Chaires de recherche UQTR
Le programme des Chaires de recherche UQTR vise à reconnaître des professeurs-chercheurs susceptibles de devenir des chefs de file dans leur domaine, et à leur offrir un soutien financier pour faire avancer leurs travaux scientifiques. Les Chaires de recherche UQTR sont attribuées par voie de concours et le mandat du titulaire est d’une durée de trois ans, non renouvelable. Chaque titulaire dispose d’un budget de fonctionnement annuel pour la recherche d’au minimum 25 000 $. La sélection des titulaires repose sur l’excellence du candidat, la qualité de son programme de recherche, l’intégration de la formation de personnel hautement qualifié, de même que la contribution significative au savoir.
Rappelons qu’en 2019 et en 2020, huit chaires de recherche UQTR (quatre par année) furent créées dans le cadre de ce programme visant à soutenir les jeunes chercheurs de l’université trifluvienne.