Une équipe de chercheurs de l’UQTR s’intéresse au potentiel de l’éducation par la nature (ÉN) en pédagogie universitaire. Le projet de recherche regroupe des chercheurs de cinq départements, soit Geneviève Bergeron et Mathieu Point (sciences de l’éducation), Sébastien Rojo (psychoéducation), Marie-Claude Rivard (sciences de l’activité physique), Noémie Cantin (ergothérapie), ainsi que Jean-Marc Adjizian (études en loisir, culture et tourisme).
Au sens général, l’ÉN renvoie à des apprentissages qui ont lieu à l’extérieur, dans des contextes environnementaux et sociaux signifiants. Mais attention ! Si certains pensent qu’il ne s’agit que d’aller enseigner dehors, l’approche de l’équipe est tout autre comme l’explique la responsable du projet Geneviève Bergeron. « On ne veut pas faire de l’enseignement traditionnel dehors! Notre projet se démarque par notre intention de recourir à l’environnement naturel comme levier pour rehausser la qualité de l’expérience d’apprentissage de nos étudiants. On veut leur offrir plus d’interactivité, de collaboration ainsi que plus de possibilités d’action et de contrôle, des caractéristiques associées à l’innovation pédagogique ».
L’ÉN peut en effet soutenir les apprentissages et le développement des compétences dans plusieurs disciplines. Elle permet aux étudiants de s’engager dans des expériences d’apprentissage plus authentiques et signifiantes. C’est par exemple ce qui sera visé en ergothérapie, une discipline où le contexte doit être pris en compte pour comprendre l’engagement de la personne dans ses activités quotidiennes. L’ÉN permettra donc d’intégrer le contexte naturel et d’enrichir les expériences d’apprentissage. Idem en loisir, culture et tourisme où l’on fera vivre concrètement certains concepts comme la relation de l’être humain avec la nature à travers le temps libre ou l’appropriation des milieux naturels.
« Dans le cas de l’ÉPS, les activités expérientielles, multisensorielles et interactives caractéristiques de l’approche présentent un fort potentiel puisque l’environnement extérieur constitue déjà un espace d’apprentissage exploité par les enseignants », explique Marie-Claude Rivard.
Pour Sébastien Rojo, engagé depuis longtemps dans ce champ de recherche et d’intervention, l’approche prend aussi tout son sens dans un contexte où il importe plus que jamais de renouer avec la nature, comme l’illustre cette photo issue d’un cours de 2e cycle en psychoéducation.
Et la recherche ?
L’ÉN est mise en œuvre dans des cours des cinq départements concernés. À partir du point de vue des étudiants, les objectifs de la recherche sont de décrire les retombées des activités d’apprentissage de même que les obstacles et les facilitateurs associés à sa mise en œuvre. Les données qualitatives et quantitatives seront recueillies par voie de questionnaires en ligne.
Certains travaux de recherches ont déjà révélé des bénéfices pour l’apprentissage, la réussite et le bien-être des jeunes du primaire et du secondaire. Or, l’ÉN en milieu universitaire au Québec est encore peu étudiée : « Nous avons besoin de recherches contextualisées pour découvrir son potentiel ainsi que les conditions associées à sa mise en œuvre », précise Mathieu Point.
Soutenue par trois étudiants de cycles supérieurs (Marina Lajeunesse, Andréanne Thériault et Marc-Antoine Gagné), toute l’équipe est fin prête pour les collectes de données qui ont lieu aux sessions d’automne 2021 et d’hiver 2022.