Le samedi 13 novembre 2021 se tenait la cérémonie de clôture pour souligner le succès d’un atelier de trois semaines donné par l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) à l’équipe de direction de la future Faculté de sage-femme d’Haïti.
La cérémonie s’est déroulée en présence du Dr Vladimir Larsen, directeur de la Formation et du Perfectionnement en Sciences de la Santé (DFPSS) au Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), de M. Judicaël Elidje, représentant adjoint du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) en Haïti, ainsi que de M. Sylvain Benoit, directeur du Bureau des relations internationales (BRI) de l’UQTR.
L’atelier de trois semaines était offert à l’équipe de direction de la future Faculté de sage-femme d’Haïti en gestion, gestion académique et gouvernance. L’atelier fut donné à distance par deux formatrices, soit Michèle Côté, professeure retraitée de l’UQTR et experte pour le volet gouvernance du projet, ainsi que Christine Lessard, gestionnaire dans le système de santé au Québec.
Les neuf participantes, malgré une situation de plus en plus difficile en Haïti, ont participé à une retraite de trois semaines dans un hôtel de Port-au-Prince, démontrant une motivation et un engagement hors pair pour améliorer la santé sexuelle et génésique dans leur pays. Cet atelier s’inscrivait dans la migration de la formation des sages-femmes vers l’Université d’État d’Haïti, avec le développement de deux nouveaux sites de formation. Ainsi, maintenant, la formation sera offerte à Port-au-Prince, mais aussi dans le Nord (Limonade) et dans le Sud (Les Cayes).
Projet « saj fanm pou fanm »
L’UQTR est partenaire dans un projet de renforcement de la profession sage-femme en Haïti depuis 2018. Ce projet, intitulé « saj fanm pou fanm », est financé par Affaires mondiales Canada à travers le Fonds des Nations Unies pour la population en Haïti (FNUAP). Différents partenaires y participent : au Canada, l’Association canadienne des sages-femmes (ACSF) et en Haïti, le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), l’Institut National Supérieur de Formation de Sages-Femmes (INSFSF), et l’Association des Infirmières Sages-Femmes d’Haïti (AISFH). L’objectif ultime de ce projet est l’amélioration des droits et des services de santé sexuelle et reproductive des femmes et des filles en Haïti.
Rôle de l’UQTR
Par le renforcement de la formation, l’UQTR vise à augmenter la disponibilité de sages-femmes bien formées et capables de répondre aux défis en santé sexuelle et reproductive en Haïti. Ce pays est aux prises avec une pénurie importante de professionnelles de la santé, et particulièrement de sages-femmes.
Des enjeux en Haïti
En Haïti, en tenant compte des normes de l’OMS, seuls 10 % des besoins en pratique sage-femme sont satisfaits pour assurer des services de qualité de santé maternelle et infantile. Sur un total attendu de 2 182 sages-femmes, le pays n’en dispose que d’un peu plus de 200. Il a été démontré dans plusieurs pays qu’une profession sage-femme forte permet de réduire la mortalité et la morbidité maternelle et infantile.
Les sages-femmes sont des professionnelles de première ligne pouvant répondre à un très large éventail des soins en santé sexuelle et reproductive (prénatal, accouchements, postnatal, vaccination infantile, dépistage de cancer col et sein, contraception, éducation sexuelle auprès des jeunes, intervention lors de violence de genre et sexuelle, etc.).
Dans les pays ou des investissements importants ont été faits pour assurer la présence de sages-femmes bien formées, bien encadrées et œuvrant dans un environnement facilitant, on y retrouve une nette amélioration, non seulement de la santé des femmes et des bébés, mais aussi de toute la communauté.
L’engagement de l’UQTR
Depuis plus de 20 ans maintenant, l’UQTR forme des sages-femmes à l’avant-garde des nouvelles données scientifiques, offrant des soins de qualité et respectueux aux familles et aux communautés. « Nous sommes fiers de pouvoir partager cette expertise avec Haïti. Nous sommes heureux de contribuer à la formation de sages-femmes en Haïti et de partager nos savoir-faire en pratique sage-femme, en éducation et en gouvernance d’institution d’enseignement », affirme le directeur du BRI de l’UQTR, Sylvain Benoit.
Depuis le début du projet, l’UQTR a, entre autres, révisé le curriculum de formation, développé des outils d’accompagnement dont des carnets de stage, donné des ateliers pour le renforcement disciplinaire et pédagogique des enseignantes-sages-femmes et développé les documents encadrant le fonctionnement de la future Faculté. « Dans ce projet, nous avons su faire preuve d’innovation et de persévérance malgré les contraintes liées à la pandémie et à la situation sociopolitique extrêmement difficile », exprime M. Benoit.