Le directeur général de l’École nationale de police du Québec (ENPQ), M. Pierre St-Antoine, et le recteur de l’UQTR, M. Christian Blanchette, ont procédé aujourd’hui au lancement de la Chaire de recherche UQTR-ENPQ sur la prévention de la santé psychologique au travail en sécurité publique, en présence de nombreux partenaires des milieux policiers et universitaires.
Étant donné la nature de leurs fonctions, les policiers et policières, de même que les travailleurs et les travailleuses de la sécurité publique sont plus vulnérables sur le plan de la santé psychologique. Afin d’optimiser la prévention auprès de cette population spécifique, la Chaire de recherche concentrera ses efforts à développer des connaissances scientifiques et à identifier les meilleures méthodes de prévention en santé psychologique au travail en vue de soutenir ces personnes et leur organisation.
« Les policiers, policières, acteurs et actrices de la sécurité publique interviennent plus que jamais dans des situations sociales complexes », a souligné le directeur général de l’ENPQ, M. Pierre St-Antoine. « Leur santé physique et psychologique est essentielle pour faire face à l’ensemble des réalités parfois difficiles à vivre au quotidien. La Chaire est là pour prévenir, soutenir, étudier et transférer les meilleures pratiques. Je suis fier de ce partenariat novateur avec l’UQTR ainsi que du soutien des partenaires policiers et du ministère de la Sécurité publique ».
« La chaire de recherche UQTR-ENPQ se distingue par une collaboration interinstitutionnelle qui permet de conjuguer nos talents et nos forces pour multiplier l’impact et les retombées qui vont découler des travaux », a témoigné le recteur de l’UQTR, M. Christian Blanchette. « Elle se démarque également par le dialogue interdisciplinaire qu’elle propose. Enfin, cette chaire inaugure un nouveau chapitre dans une relation partenariale très importante aux yeux de l’UQTR avec l’ENPQ, qui est une amie de longue date. »
À la suite du dépôt du Rapport final Modernité, confiance, efficience du Comité consultatif sur la réalité policière (2021), la vice-première ministre, ministre de la Sécurité publique et ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale, Mme Guilbault avait confié à l’ENPQ le mandat d’approfondir la recherche en ce qui concerne la santé psychologique des policiers. Les récents travaux dirigés par les cotitulaires de la Chaire, Mme Annie Gendron, Ph.D., chercheuse à l’ENPQ, et Mme Andrée-Ann Deschênes, Ph.D., professeure à l’UQTR, ont ainsi mené à une prise de conscience collective des partenaires et des milieux de pratique. En mai dernier, Mme Geneviève Guilbault, confirmait la nécessité de cette Chaire.
Une nécessité pour les policiers
Le cofinancement paritaire de la Chaire par des partenaires du milieu policier témoigne de leur mobilisation envers un enjeu d’importance pour les policiers.
La directrice générale de la Sûreté du Québec, Mme Johanne Beausoleil, ainsi que le vice-président de l’Association des directeurs de police des Premières Nations et Inuits du Québec (ADPPNIQ), M. Jean Duchesneau ont souligné le rôle fondamental de la recherche en vue d’un meilleur soutien aux policiers.
« C’est précisément ici que la recherche devient non seulement pertinente, non seulement utile, mais nécessaire à l’identification des meilleures pratiques », a mentionné Mme Beausoleil. « Nos membres, ces hommes et ces femmes qui décident de prendre l’uniforme, qui font le choix de servir les citoyens et qui acceptent en même temps les sacrifices et les risques que ça implique, méritent qu’on mette à leur disposition les outils les plus efficaces et les mieux adaptés à leurs besoins. C’est une responsabilité que je me suis donnée et que j’ai donnée à mon organisation. »
« Dans une société qui évolue rapidement, qui est connectée en permanence et qui exige de plus en plus de ses policiers, il devient difficile pour plusieurs de garder l’équilibre et d’arriver à toujours performer à 100 % de leurs capacités », a souligné M. Jean Duchesneau, vice-président de l’ADPPNIQ et directeur du Service de police de Wendake. « C’est d’autant plus vrai au sein des Premières Nations où la proximité avec la population fait que nos policiers sont essentiellement toujours en service; malgré eux. Quand tu croises au poste d’essence ou tout simplement en marchant dans ta communauté la personne que tu as arrêtée le soir précédent, il devient très difficile de garder une distance saine avec ton travail », a-t-il précisé.
La création de la Chaire de recherche correspond également au mandat des associations syndicales policières québécoises dont un des objectifs est d’améliorer le filet social disponible pour leurs membres. « L’Association des policiers provinciaux du Québec (APPQ) offre tout son soutien à ce partenariat qui permettra d’améliorer l’infrastructure et les politiques entourant la santé mentale des policières, policiers et employés en sécurité publique, actifs et retraités, qui ont parfois de la difficulté à mettre des mots sur des maux », a mentionné M. Dominic Roberge, vice-président de l’APPQ.
Axes de recherche
Trois axes de recherche seront approfondis dans la programmation de recherche de la Chaire, soit :
- Prévention primaire : Élimination ou contrôle à la source des facteurs de risque, soit l’étude des facteurs de protection et de risque de la santé psychologique au travail du personnel de la sécurité publique.
- Prévention secondaire : Développement d’habiletés pour mieux gérer les facteurs de risque, soit ceux qui peuvent moduler la vulnérabilité du personnel de la sécurité publique lors de la gestion post-événement à teneur potentiellement traumatique.
- Prévention tertiaire : Traitement, réhabilitation, processus de retour au travail et suivi des individus qui souffrent ou qui ont souffert de problèmes de santé psychologique. À titre d’exemple, elle tente de réduire autant que possible la détresse humaine après l’apparition de symptômes.
Retombées de la Chaire
Les travaux des cotitulaires de la Chaire auront des retombées concrètes qui bonifieront les trajectoires de soutien psychologique offertes aux policiers et, plus largement, au personnel de la sécurité publique. Ainsi, les résultats développés en partenariat avec les milieux seront transférables notamment dans les pratiques de gestion des organisations et dans la formation universitaire en sécurité publique.
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