Alors que la société évolue, les préoccupations pour la rendre plus inclusive gagnent en importance. Dans les établissements scolaires, cette ouverture se manifeste par les efforts déployés en matière d’accessibilité aux études. À l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), une équipe a justement la responsabilité d’accompagner des étudiants en situation de handicap.
Rattachés aux Services aux étudiants (SAÉ), les services adaptés de l’UQTR mobilisent trois conseillères à temps plein. Celles-ci accueillent la population étudiante ayant des besoins particuliers, et voient avec elle comment l’Université peut répondre à sa situation.
« Afin de nous assurer que l’étudiant ait accès à une personne formée en lien avec sa difficulté, nous nous séparons le travail en fonction de nos spécialités. Valérie Noël est responsable du volet en santé mentale, alors que Mélanie Cormier s’occupe davantage des étudiants ayant un handicap physique ou un trouble du spectre de l’autisme (TSA). Quant à moi, je me concentre davantage sur les troubles d’apprentissage. J’offre d’ailleurs le service d’orthopédagogie en parallèle de ma tâche de conseillère », explique Marie-France Larochelle, orthopédagogue aux Services aux étudiants (SAÉ).
« Aussi, comme le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) constitue une forte proportion de nos demandes, nous sommes toutes capables d’offrir un accompagnement pour ce type de besoin », précise-t-elle.
Comment ça marche
Pour se prévaloir de mesures particulières, les membres de la communauté étudiante ayant un diagnostic peuvent entreprendre une démarche auprès des services adaptés. Il leur suffit de formuler une demande via Internet, afin d’obtenir un rendez-vous pour une première rencontre. La conseillère évaluera alors les besoins, en considérant les recommandations du rapport-diagnostic. À terme, elle montera un plan de services officiel, qui permettra à l’étudiant ou à l’étudiante d’obtenir les accommodements requis.
« Pour l’année scolaire 2022-2023, nous avons accompagné 1 138 membres de la communauté universitaire ! Leurs besoins sont multiples, mais il reste que les examens adaptés constituent une part importante de nos services. Chaque session, nous recevons environ 3 000 demandes au total, puisque les étudiants suivent plusieurs cours à la fois. C’est notre collègue Sébastien Hélie, en lien avec son équipe, qui en assure l’organisation. Les examens adaptés constituent aussi une belle opportunité d’emploi étudiant : à chaque mi-session et fin de session, nous embauchons des pivots et des surveillants d’examens », indique Mme Larochelle.
Les services adaptés peuvent aussi mettre en place une panoplie d’autres mesures. La conseillère évoque notamment le temps supplémentaire pour réaliser les évaluations, qui permet aux étudiants ayant une limitation fonctionnelle de démontrer leur plein potentiel. Ceux-ci peuvent également demander à ce que l’évaluation ait lieu dans un local adapté, question d’éviter toute distraction. Mme Larochelle mentionne de surcroît que les outils technologiques comme l’ordinateur, le logiciel de correction Antidote et le logiciel de synthèse vocale Lexibar sont également utilisés. En outre, la clientèle ayant un handicap physique peut avoir accès à du mobilier adapté, afin d’assurer un certain confort.
« Comme conseillères, en plus des mesures que nous pouvons mettre en place, nous offrons aussi de l’accompagnement au personnel enseignant. C’est important pour nous d’offrir de l’information et de faire de la sensibilisation. Actuellement, nous sommes aussi à développer ce volet pour les stages. Encore une fois, nous rencontrons l’étudiant pour comprendre ses besoins, et nous faisons le pont avec son superviseur et son coordonnateur de stage. Ce qui est bien, c’est que nous pouvons offrir ce service pour l’ensemble des programmes avec stage offerts à l’Université », souligne la conseillère et orthopédagogue.
L’autodétermination, un moteur pour les études
Lorsque Mme Larochelle est arrivée à l’UQTR en 2015, les diagnostics les plus fréquents chez la population étudiante étaient les troubles d’apprentissage et le TDAH. Or, avec les années, les besoins en santé mentale ont pris une place plus importante en matière de services adaptés. Elle remarque entre autres que l’anxiété est plus répandue depuis la période pandémique. Toutefois, elle estime l’évolution de sa clientèle relève d’abord d’une plus grande accessibilité aux services adaptés.
« Aujourd’hui, les jeunes ont droit à des mesures d’accommodement au primaire, au secondaire et même au cégep. En leur proposant nous aussi ce service, nous leur donnons la possibilité de poursuivre leur parcours à l’université s’ils en ont envie. Cela fait en sorte qu’il y a une augmentation de l’effectif chez certaines clientèles, comme les personnes Asperger, ou celles ayant un TSA », note la conseillère.
« La proportion de handicaps physiques, elle, est relativement stable. Elle constitue environ 11 % de nos demandes, que ce soit pour des surdités ou des troubles de la vision, par exemple. Dans tous les cas, ce qui est intéressant avec la clientèle adulte, c’est sa motivation et sa maturité. Les étudiants et étudiantes qui font appel à nous ont une grande autodétermination ; ils viennent nous voir sur une base volontaire, parce qu’ils ont le souci d’apprendre et d’évoluer en tant que personnes », ajoute-t-elle.
Avant de conclure, Mme Larochelle rappelle que les services adaptés sont aussi offerts dans les hors campus. En plus du campus de Trois-Rivières, les conseillères se déplacent à ceux de Drummondville et de Québec, et se rendront à celui de Lanaudière à partir de septembre. En ce qui concerne les centres universitaires, l’équipe des services adaptés y offre une couverture par Zoom.