Retracer les criminels non identifiés absents des dossiers policiers est au centre de notre étude. Pour ce faire nous utilisons les données de concordances ADN, qui incluent des inconnus, et qui proviennent du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale (LSJML) du Québec.
Dans une première étape, nous avons étudié le positionnement des inconnus dans les réseaux de co-délinquance. Cette étude nous a permis de démontrer que les individus inconnus sont tout aussi bien intégrés que les individus connus, ceci étant une condition essentielle à la production du renseignement.
Ensuite, nous avons comparé l’activité criminelle des individus connus et inconnus en utilisant plusieurs paramètres tels la diversification, la gravité et les types de délit. Nous avons découvert que les inconnus étaient plutôt récidivistes solitaires, dans des délits moins violents et plus spécialisés. Nos résultats sont en accord avec l’hypothèse d’exposition stipulant que les individus demeurant inconnus des services de police sont ceux qui s’exposent le moins.
Finalement, au travers de quatre exemples, nous avons pu démontrer que la production de renseignement, autour des inconnus, peut procéder par ajout d’information en provenance des services de police. Par une analyse dynamique du réseau de co-délinquance des délits, nous mettons en évidence des individus connus ayant un fort potentiel de recoupement avec les inconnus à identifier.
Le modèle mis à l’essai dans nos exemples démontre son potentiel, à la condition que les informations obtenues des enquêtes policières soient au rendez-vous. Cette découverte, associée à une approche d’analyse en réseau, est novatrice et pourrait avoir un impact plus important que prévu sur les enquêtes et les politiques avec des implications pour le renseignement.
Thèse de doctorat en biologie cellulaire et moléculaire soutenue le 13 octobre 2023.
Membres du jury
M. Emmanuel Milot, directeur de recherche
Professeur, UQTR
M. Rémi Boivin, codirecteur de recherche
Professeur, Université de Montréal
M. Cyril Muehlethaler, président du jury
Professeur, UQTR
M. Maxime Bérubé, évaluateur interne
Professeur, UQTR
M. Quentin Rossy, évaluateur externe
Professeur, Université de Lausanne