Nancy Goyette, professeure titulaire en sciences de l’éducation à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), se trouve actuellement dans la province Sud de Nouvelle-Calédonie, elle qui a été invitée à Nouméa pour accompagner une quarantaine d’enseignants dans une formation sur le bien-être à l’école. Divers thèmes ont été choisis afin d’outiller davantage les enseignants, comme la construction de l’identité professionnelle positive, le développement des forces de caractère et le bien-être pédagogique. En plus de ces formations, elle donnera une conférence à plus de 200 enseignants et fonctionnaires, et visitera trois écoles pour s’imprégner des différentes réalités vécues dans cette région.
« Depuis quelques années, l’émergence des études sur le phénomène du bien-être en contexte éducatif démontre un besoin urgent d’amorcer un changement pour favoriser une meilleure santé mentale des divers acteurs dans les établissements », explique la professeure Goyette, qui travaille depuis une dizaine d’années à développer un nouveau champ dans son domaine : la psychopédagogie du bien-être en contexte éducatif.
L’objectif est de développer des connaissances et les arrimer aux pratiques pédagogiques pour que les personnels scolaires puissent, d’une part, mieux connaître les concepts relatifs du bien-être et apprendre à cultiver une santé mentale optimale, et d’autre part, mobiliser leurs compétences pour accompagner les apprenants dans ce processus.
« L’enjeu du bien-être en contexte éducatif n’est pas seulement une préoccupation à l’échelle provinciale ou nationale. De nombreuses études dans le monde occidental rapportent la complexité de travailler dans les écoles : des conditions de travail difficile, une surcharge émotionnelle ou une dévalorisation des professions en éducation, qui a comme conséquence la détresse psychologique ou le décrochage professionnel. Cependant, malgré les défis, il est possible de penser l’école autrement, dans une approche non déficitaire, pour explorer les avenues pour améliorer ou optimiser la santé mentale de tous », ajoute-t-elle.
« Cette merveilleuse expérience nous amène collectivement à penser que malgré les différences géographiques et culturelles, les enseignants québécois et calédoniens nourrissent une même motivation qui donne un sens à leur travail : accompagner l’élève dans son parcours scolaire en misant sur son développement global, à la hauteur de ses capacités et des ressources disponibles, dans une approche éducative axée sur les forces et les talents. Et que tous ensemble, nous devons travailler à réhumaniser l’école, par des initiatives concrètes pour favoriser le bien-être », souligne la professeure Goyette.
C’est notamment ce qu’elle s’affaire à mettre de l’avant lors de ce séjour à l’international.