Il y a des départs qui fuient, et d’autres qui sèment. Mon départ vers le Québec, pour vivre mon expérience à l’UQTR au baccalauréat en administration des affaires, c’était un peu des deux : fuir l’étroitesse pour apprendre l’ouverture. Partir loin, pour mieux comprendre d’où je viens. Et quand j’ai eu l’opportunité, grâce au Bureau des relations internationales de l’UQTR, de revenir en Guadeloupe pour mon stage, ce n’était pas une simple boucle qui se refermait — c’était une graine qui germait.
La Guadeloupe. Mon île natale. Terre de mémoire et d’espérances. Là-bas, j’ai intégré le GEIQ Archipel Guadeloupe, une structure singulière qui fait de l’insertion professionnelle une œuvre collective, un pont entre les exclus d’hier et les bâtisseurs de demain.
Chaque jour sur le terrain était un poème en action. Réunions avec des élus, rédaction de dossiers, coordination d’acteurs locaux, quête de financements… J’ai appris à faire beaucoup avec peu. J’ai découvert une ingénierie à taille humaine, une capacité à rêver ensemble malgré les freins logistiques et les lenteurs institutionnelles.
Le Québec m’a donné la méthode et une vision stratégique. La Guadeloupe m’a rappelé l’âme. Entre les deux, mon projet s’est dessiné : tisser des ponts. Être un trait d’union entre des mondes qui ne se connaissent pas encore, mais qui ont tant à s’apporter. L’innovation sociale, la transition écologique, l’entrepreneuriat de territoire — tout cela doit se conjuguer avec nos réalités d’outre-mer, nos mémoires, nos forces longtemps invisibles.
Ce stage m’a offert bien plus que des compétences. Il m’a offert une mission. Celle d’être un acteur du changement, ancré et ouvert. De penser des modèles durables à l’image du projet Roussel-Trianon, que nous avons rêvé de réhabiliter non comme un musée figé, mais comme un lieu vivant, formateur, nourricier. Un écomusée, une école de vie.
Revenir chez soi, ce n’est jamais un simple retour. C’est une relecture. Il faut écouter à nouveau les sons, les silences, les blessures. Réapprendre à dire « nous » là où l’on avait appris à dire « je ». J’ai cheminé avec les voix du terrain, les anciens, les compagnons, les alternants. Ensemble, nous avons imaginé des possibles.
Aujourd’hui, je poursuis mes études à l’UQTR, le cœur élargi. J’ai compris que mon avenir se bâtira sur deux rives. Ici et là-bas. Et que ma place est au croisement. Ce stage fut le premier pas d’un long chemin, un appel à faire ma part.

Vincent Angele.
Faire ma part — comme le colibri dans la fable racontée par Pierre Rabhi. Quand la forêt brûle et que tous les animaux fuient les flammes, seul le petit colibri s’active, goutte après goutte, pour éteindre l’incendie. Moqué par les autres pour son geste dérisoire, il répond simplement : « Je fais ma part. »
C’est cette sagesse que je porte désormais avec moi.
L’équipe des séjours en mobilité du Bureau des relations internationales
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