Arrivé au Québec en 2010, An Liu vient de compléter trois sessions au Centre de cours de l’École internationale de français (EIF) de l’UQTR à Montréal, où il a amorcé sa formation au niveau débutant intermédiaire. D’origine chinoise, il a senti le besoin d’apprendre le français pour faciliter son intégration à la société québécoise.
Alors que l’entrevue débute à peine, An Liu insiste pour dire qu’il a beaucoup progressé depuis le début de sa formation. « Je n’aurais jamais pu donner cette entrevue il y a un an et demi ! », mentionne-t-il en riant.
An Liu admet toutefois que la compréhension et l’expression orales lui ont causé des difficultés au cours de son apprentissage. En effet, la prononciation, les différents accents que l’on rencontre et le débit comportent toujours des défis pour les apprenants d’une nouvelle langue.
L’influence des enfants
Même si tout le monde parle mandarin à la maison, An Liu trouvait important de pouvoir tenir une conversation en français avec ses enfants. Étant donné que ces derniers fréquentent l’école en français, le père de famille qu’il est pourra ainsi mieux comprendre l’univers dans lequel ils évoluent et suivre leur parcours de plus près. Son épouse s’est d’ailleurs inspirée de lui en s’inscrivant à son tour à une formation au Centre de cours de l’EIF à Montréal. Ainsi, toute la famille parlera le français, sans pour autant renier ses origines chinoises.
Communiquer avec ses collègues de travail francophones est dorénavant plus facile pour An Liu. La maîtrise du français lui permet également d’être plus efficace et plus indépendant dans ses diverses tâches. Du temps où il dirigeait un restaurant au centre-ville de Montréal, An raconte qu’il peinait à demander aux clients s’ils avaient bien mangé. Maintenant, lorsqu’il va skier à l’extérieur de Montréal, il est beaucoup plus à l’aise pour parler avec les gens et échanger sur sa passion hivernale. Il affirme se sentir suffisamment à l’aise pour faire face à n’importe quelle situation de communication en français, même s’il lui reste beaucoup à apprendre selon lui.
« J’ai gagné en confiance. Parler en français devant mes enfants me donne beaucoup de fierté », ajoute-t-il.
Afin de montrer les progrès qu’il a réalisés et son attachement au Québec, An raconte qu’il a aujourd’hui le réflexe d’aborder les gens en français plutôt qu’en anglais, comme il le faisait avant. Afin de poursuivre son apprentissage, il écoute la radio en français dans sa voiture et même des vidéos durant son sommeil !
« J’ai même commencé à rêver à français », avoue-t-il, non sans rire encore une fois.
Un étudiant aussi volontaire qu’enthousiaste
Noémie Girerd, chargée de cours au Centre de cours de l’EIF à Montréal, témoigne également des efforts d’An durant son parcours.
« Il faut savoir que les sinophones n’ont pas de temps verbaux dans leur langue. Construire des phrases en français sera toujours difficile pour eux lorsqu’ils débutent leur apprentissage », explique Mme Girerd.
Le personnel du Centre de cours de l’EIF à Montréal conçoit ses cours en fonction des besoins des étudiants et de leurs niveaux. Depuis son ouverture en 2011, le Centre prépare les étudiants de toutes les origines à la vie quotidienne, avec du contenu adapté à la culture québécoise et montréalaise.
« Nous les aidons à repérer les particularités de la langue parlée qu’ils peuvent entendre dans la rue ou ailleurs, afin de les faire progresser dans la compréhension orale », ajoute Noémie Girerd.
Un but à atteindre
An Liu se fixe maintenant l’objectif de s’inscrire à une formation pour devenir agent immobilier. Avec son entregent et son expérience dans le monde des affaires, il saura, sans nul doute, réaliser son rêve.
« C’est une personne très déterminée », conclut Noémie Girerd.