Ce projet de recherche est né de la volonté de comprendre le phénomène mondial de la violence sexuelle. À travers la méthodologie de la théorisation enracinée (MTE), nous avons adopté une approche inductive, guidée par les données émergentes. Cette posture nous a permis un cheminement transdisciplinaire et une démarche anthropologique teintée d’ethnographie.
Initialement centrée sur les meurtriers sexuels, l’étude s’est réorientée vers le Japon, pays affichant un taux extrêmement bas de violences sexuelles et une forte présence publique d’objets et de services à caractère sexuel destinés aux hommes. Ce paradoxe interrogeant certaines théories occidentales associant consommation sexuelle et agressivité.
L’enquête de terrain a porté sur les « ressources satisfatoires », définies comme toute ressource ayant pour objet de procurer de la satisfaction personnelle, physique et/ou psychologique par l’accomplissement d’un désir, l’assouvissement d’un besoin et/ou la procuration de plaisir (Pioch, 2025).
Observées dans des contextes légaux, ces ressources, bien qu’érotisées, excluent souvent les relations sexuelles directes et le contact non consenti. Beaucoup visent à offrir du réconfort et des soins affectifs, dans une logique d’« Iyashi », mêlant esthétisme, fiction et interactions bienveillantes. Les ressources matérielles partagent également cette imprégnation d’esthétisme, de fiction et de symbolisme.
Ces ressources pour adultes génèrent une industrie économique majeure, encadrée légalement tout en laissant place à des zones grises juridiques. Elles bénéficient d’une visibilité sociale et médiatique importante.
Les résultats de la recherche ont amené à émettre l’hypothèse que cette reconnaissance publique des appétences masculines et leur canalisation dans des formes contrôlées pourrait contribuer à expliquer le faible taux de violences sexuelles au Japon, en contraste avec des sociétés occidentales.
Ce projet ouvre de nombreuses pistes de réflexion et d’exploration.
Thèse de doctorat en lettres (concentration communication sociale) soutenue le 25 avril 2025
Membres du jury
Professeur François Guillemette, Directeur de recherche
Université du Québec à Trois-Rivières
Professeur Ikuo Aizawa, Codirecteur de recherche
Ryukoku University
Professeure Marie-Josée Plouffe, Présidente
Université du Québec à Trois-Rivières
Professeur Bernard Bernier, Évaluateur externe
Université de Montréal
Professeure Christine Thoër, Évaluatrice externe
Université du Québec à Montréal