Entre les standards esthétiques de la société et les exigences corporelles propres à leur discipline sportive, les jeunes athlètes du secondaire sont plusieurs à vivre une pression liée à leur apparence physique. Un projet de recherche mené par une équipe interuniversitaire, en collaboration avec l’organisme ÉquiLibre, vise à soutenir les intervenants et intervenantes en sport et loisir dans la création d’environnements inclusifs et bienveillants. En s’appuyant sur les Jeux du Québec, les chercheuses souhaitent évaluer l’impact d’une boîte à outils novatrice sur les attitudes et les pratiques entourant l’image corporelle des jeunes.
Un double standard qui pèse lourd
Au Québec, près de 47 % des jeunes athlètes du secondaire se disent insatisfaits de leur corps, et 79 % souhaitent contrôler leur poids (Trottier et al., 2021). Ces jeunes doivent jongler avec un double standard : répondre aux idéaux de beauté véhiculés par la société tout en respectant les normes corporelles spécifiques à leur sport. Cette pression peut avoir des conséquences importantes sur leur santé mentale et physique, leur estime de soi et leur performance (Bornioli et al., 2020).
Outiller les milieux sportifs pour mieux accompagner les jeunes
Malgré ce constat préoccupant, le milieu sportif représente aussi une opportunité unique pour promouvoir une image corporelle positive. Les équipes d’intervention en sport et loisir jouent un rôle central dans la construction des idéaux corporels et de l’importance accordée à l’apparence. Pour les soutenir, l’organisme ÉquiLibre, expert en image corporelle au Québec, a développé une boîte à outils visant à favoriser des environnements respectueux, inclusifs et propices au développement de comportements sains.
Une boîte à outils testée sur le terrain
Lors de la présentation du projet, Marie-Pierre Gagnon-Girouard, professeure en psychologie à l’UQTR, a rappelé que « faire du sport, c’est une façon de mettre son corps en action, mais aussi sous les projecteurs ». Elle souligne que les jeunes athlètes sont souvent soumis à un double regard : celui des standards sociaux et celui des exigences propres à leur discipline. « Ce qui fait la différence entre une image corporelle positive ou négative à l’adolescence, ce sont les personnes qui entourent les jeunes : les coachs, les préparateurs physiques, les enseignantes et enseignants. » C’est pourquoi ÉquiLibre a conçu une boîte à outils composée de capsules vidéo adaptées à différents types de sports, destinée aux équipes d’intervention en sport et loisir. Le projet vise à tester cette boîte à outils avant et pendant les Jeux du Québec : son intérêt perçu, sa pertinence, son efficacité à modifier les attitudes des intervenants et intervenantes, et les améliorations possibles à y apporter.
Une équipe engagée pour un changement durable
Le projet est dirigé par Marie-Pierre Gagnon-Girouard (Département de psychologie, UQTR), en collaboration avec Noémie Carbonneau (Département de psychologie, UQTR), Véronique Boudreault et Isabelle Thibault (Université de Sherbrooke), ainsi que Karah Stanworth Belleville de l’organisme ÉquiLibre. Pendant les Jeux, la boîte à outils sera diffusée gratuitement grâce à des affiches munies de codes QR, permettant aux intervenants et intervenantes de la télécharger facilement. L’objectif est clair : sensibiliser les milieux sportifs aux enjeux liés à l’image corporelle et offrir des ressources concrètes pour favoriser le bien-être des jeunes.
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