Durant la dernière décennie, le monde scientifique s’est frappé à une importante crise de réplication où des résultats majeurs se sont révélés impossibles à répliquer. Les causes de cette crise sont multiples, autant dans l’application des processus d’inférence statistique que dans les problèmes éthiques reliés au monde académique moderne.
À ces problèmes, l’écologie ajoute aussi celui de la contingence. La nature que nous observons est le résultat d’une cascade d’interactions biotiques et abiotiques. De nombreux outils ont été développés pour améliorer la capacité de généralisation, y compris l’agrégation des données, la méta-analyse, la réplication à travers les régions et les écosystèmes, ainsi que les changements dans l’échelle d’observation.
Tous ces outils sont des fardeaux supplémentaires pour les écologistes, mais en valent-ils la peine ? Étant donné le peu de généralisations découvertes jusqu’à maintenant, les espoirs sont également minces d’en trouver beaucoup plus dans l’avenir. Dans cette thèse, j’explore les avantages reliés à la recherche de généralités dans les études écologiques, outre la découverte de lois générales elles-mêmes.
Cette thèse montre que l’idée de produire des généralisations en écologie est beaucoup plus riche que le processus consistant à voir si les choses se passent toujours de manière identique. Il y a d’importants avantages à tirer de la recherche de règles générales, simplement par le processus de tenter d’en trouver. Entre autres, d’importantes questions philosophiques peuvent être mises en lumière en tentant de comparer des choses autrement indépendantes. Peut-être que l’écologie ne trouvera pas de règles générales comme on l’a espéré à une certaine époque, mais il est clair que la recherche de ces règles fera progresser ce domaine de façon plus nuancée et réfléchie.
Thèse de doctorat en sciences de l’environnement soutenue le 29 septembre 2021.
Membres du jury
M. Raphaël Proulx, directeur de recherche
Professeur, Université du Québec à Trois-Rivières
M. Vincent Fugère, président du jury
Professeur, Université du Québec à Trois-Rivières
Mme Amanda Martin, évaluatrice
Professeure, Environnement et changement climatique du Canada
Mme Stéphanie Melles, évaluatrice externe
Professeure, Ryerson University