Hyperactive et explosive (dans le bon sens du terme) : voilà deux traits de la personnalité de Marianne Leclerc qui l’ont menée tout droit vers un cheminement sportif insoupçonné. De fait, alliant ses études universitaires et sa passion pour le taekwondo, l’étudiante au doctorat de premier cycle en médecine podiatrique à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) s’avère une redoutable combattante, elle qui a remporté le Championnat canadien dans sa discipline en 2019. Elle vise maintenant les Jeux olympiques, sachant toutefois que le parcours pour y arriver sera un combat de tous les instants.
Derrière la douce apparence de Marianne se cache une jeune femme forte et déterminée : « Tu sais, ce n’est pas compliqué, pour gagner il faut être la meilleure athlète. Il n’y a pas de coéquipier, il y a seulement toi et ton adversaire, face à face », explique l’étudiante de l’UQTR qui, pour s’entraîner, peut compter sur sœur cadette Gabrielle.
Monter au sommet de son art
Sportive de nature, Marianne s’intéresse aux arts martiaux dès le primaire. Son choix est alors fait : « Je faisais beaucoup de sports, mais le taekwondo m’a débalancée, dans le sens que ça m’a sorti de ma zone de confort. Je considère que c’est un sport complet, pour lequel on doit utiliser tous les membres de son corps et atteindre un niveau de concentration élevé, autant pour attaquer que pour voir venir les coups de l’adversaire et y répondre rapidement. »
Puis, à la fin de ses études secondaires, la compétition de taekwondo devient un choix de vie, alors qu’à 16 ans elle obtient sa ceinture noire. « Plusieurs croient que cette étape est la fin du parcours mais pour moi, ça a été le début. Le monde de la compétition internationale s’est alors ouvert », relate la taekwondoïste qui a vécu son adolescence dans le village de Saint-Stanislas, en Mauricie.
En novembre 2017, Marianne participe à sa première compétition internationale à Paris où elle doit, pour son premier combat, se mesurer à Charlie Maddock, une taekwondoïste faisant partie du top 20 mondial. « Pour être franche, je n’avais pas grand espoir de remporter ce combat. Je voyais l’expérience avant tout comme un apprentissage pour la gestion de la pression. Mais après les trois rounds, nous avons fini avec le même pointage, ce qui nous plaçait à égalité. Et contre toute attente, j’ai porté le coup fatal au round du golden point, ce qui m’a fait remporter le combat. C’est à ce moment précis que j’ai su que j’étais à ma place », raconte la jeune athlète.
Après avoir été déclarée championne canadienne senior en 2019, l’athlète membre de l’Équipe Québec a dû mettre les compétitions sur pause le temps de la pandémie, avant de pouvoir reprendre à l’automne 2021 lors de l’Omnium de Paris, où elle est arrivée 9e sur les 40 taekwondoïstes présents lors de l’événement. Avec la reprise des compétitions, la feuille de route de Marianne est bien remplie pour les prochains mois, notamment avec le Championnat canadien à la mi-avril ainsi que plusieurs autres comme le Puerto Rico Open, le Dominican Open et le Costa Rica Open.
Ses yeux se rivent aussi sur les Jeux Olympiques de 2024 ou de 2028. Elle sait toutefois que le défi est de taille, alors qu’il est très difficile de s’y présenter dans sa discipline; en effet, seulement 16 athlètes dans sa catégorie de poids y sont admis pour l’ensemble des pays participants.
La podiatrie pour prévenir et guérir les blessures aux pieds
En parallèle des entraînements et des compétitions, Marianne entame à l’automne 2020 le programme de doctorat de premier cycle en médecine podiatrique à l’UQTR. On pourrait d’ailleurs affirmer que c’est le sport qui l’a dirigée vers ce cheminement professionnel. « Le taekwondo se joue beaucoup avec les pieds. En fait, c’est mon arme et aussi toute ma stabilité ! », lance la jeune athlète, qui a subi plusieurs blessures, comme des orteils cassés, des entorses et des dislocations ouvertes aux pieds.
Elle-même suivie par un podiatre, elle souhaite ouvrir une clinique podiatrique destinée à la pratique chirurgicale et sportive. « Outre le côté entrepreneurial qui m’intéresse, c’est vraiment de me concentrer sur la clientèle sportive autant pour la guérison que pour la prévention, sachant que dans plusieurs disciplines, les athlètes ont à gagner à travailler sur le renforcement musculaire de leurs pieds », conclut Marianne, qui maintient une moyenne académique de 4,2 sur 4,3 (98 %) depuis le début de son parcours universitaire, ce qui lui a valu en 2021 une bourse de la Fondation de l’athlète d’excellence du Québec d’un montant de 4 000 $ offerte par les Industries Bonneville.