Les mitochondries sont de minuscules batteries dans nos cellules nécessaires pour fournir l’énergie requise pour le bon fonctionnement des organes du corps. Les mitochondries requièrent deux « manuels d’instruction », les gènes codés par l’ADN nucléaire et l’ADN mitochondrial (ADNmt). Pour maintenir une population en bonne santé, de nouvelles batteries se forment à partir de la population mitochondriale préexistante par un processus appelé division mitochondriale qui requiert la production et la distribution de nouvel ADNmt.
Les mitochondries forment un réseau dynamique au sein de la cellule. Ce réseau est modulé par un processus appelé dynamique mitochondriale, qui comprend leur fusion et leur fission. Un défaut de la dynamique mitochondriale affecte le maintien de l’ADNmt et affecte gravement le cerveau, les muscles et le cœur. En particulier, l’inhibition de la fission provoque l’agrégation de l’ADNmt dans une structure mitochondriale en forme de bulbe. Le rôle exact de la fission mitochondriale dans la maintenance et la distribution de l’ADNmt reste cependant à éclaircir.
Dans ce travail, nous avons développé un outil automatisé pour identifier le rôle de la fission mitochondriale dans la distribution de l’ADNmt. Nos travaux ont démontré que les nucléoïdes (complexe ADNmt-protéine) maintiennent une distance les uns par rapport aux autres. Cependant, un défaut de fission entraîne leur agrégation. En outre, nous montrons que les cellules présentant un défaut de fission ont des altérations dans un autre organite, le réticulum endoplasmique (RE). Cette altération cause une augmentation de l’interaction entre le RE et les mitochondries, en particulier au niveau des sites d’agrégation des nucléoïdes. Dans l’ensemble, notre travail donne un aperçu du mécanisme cellulaire altéré par une perte de fission mitochondriale.
Thèse de doctorat en biologie cellulaire et moléculaire soutenue le 11 juillet 2022.