Les capacités de mentalisation de l’enfant se développent grâce aux échanges harmonieux entre l’enfant et sa figure de soin principale dès sa première année de vie. Plusieurs facteurs de risque peuvent toutefois venir mettre à rude épreuve la capacité des parents à soutenir ces habiletés chez leurs enfants, dont le fait d’être en contexte de précarité financière. Malgré ce contexte d’adversité financière, comment les parents peuvent-ils aider leurs enfants à déployer ces habiletés inhérentes à une bonne santé mentale ? Peu d’études se sont intéressées aux facteurs de protection permettant le développement des habiletés de mentalisation des enfants provenant de familles à faible revenu notamment ceux issus des échanges parent-enfant.
Cette thèse doctorale vise à mieux comprendre de quelle façon les commentaires mentaux pertinents émis par les pères et les mères lors des périodes de jeu avec leur enfant et la qualité des interactions familiale sont associés au développement d’habiletés associées aux capacités de mentalisation chez des enfants en contexte de précarité financière.
Nos résultats mettent en lumière qu’en contexte d’adversité, les enfants qui bénéficient de davantage de commentaires mentaux sur leurs désirs et leurs émotions et qui font l’expérience d’interactions familiales plus fluides qui favorisent l’intégration de tous les membres de la famille performent mieux à des tâches qui mesurent des facettes des capacités de mentalisation. Au-delà de ce que les familles en contexte de précarité arrivent à mettre sur la table ou des jouets qu’ils possèdent, ils peuvent favoriser le développement de leur enfant en s’intéressant à leur perspective lors des périodes de jeu et ayant du plaisir avec eux lors des repas en famille.
Thèse de doctorat en psychologie soutenue le 9 septembre 2022.