Lors de la tenue d’événements majeurs, les organisateurs se plaisent à évoquer les retombées socioéconomiques que ceux-ci génèrent. Dans le cas de la Finale des Jeux du Québec, qui aura lieu à Trois-Rivières à l’été 2025, ces retombées se manifestent sous différentes formes. La réfection des infrastructures sportives, la demande pour les nuitées d’hébergement et l’achalandage dans les restaurants en sont quelques exemples. Or, se pourrait-il que la communauté tire d’autres genres de bénéfice en accueillant les Jeux ?
Alors que la ville vibre au rythme des athlètes, le climat qui s’installe est propice à inspirer les jeunes. L’héritage des Jeux pourrait ainsi se traduire par une envie accrue d’adopter une pratique sportive, ou à tout le moins un mode de vie actif. Grâce à un projet de recherche intitulé Impact de la Finale sur la pratique d’activités physiques, du sport et du loisir dans la communauté, les professeurs Roseane De Fatima Guimaraes Czelusniak et François Trudeau, du Département des sciences de l’activité physique de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), tenteront de documenter cet effet.
« Les événements sportifs attirent l’attention des populations. Cependant, on ne sait pas à quel point cet intérêt peut engendrer des impacts positifs sur le plan de la santé. La présentation de tels événements procure certainement plusieurs avantages, ne serait-ce qu’en matière d’infrastructures laissées en héritage. On peut aussi se demander si ceux-ci amènent la population hôte à pratiquer davantage d’activités physiques et sportives, soit pendant ou après leur présentation. En ce sens, il faudra évaluer comment la tenue des Jeux du Québec influencera la population locale », explique Mme De Fatima Guimaraes Czelusniak.
Pour y parvenir, les chercheurs combineront deux techniques de collecte de données, soit le questionnaire électronique et les entrevues individuelles. Le questionnaire sera soumis aux élèves du secondaire, alors que les entrevues seront menées auprès des gestionnaires des clubs sportifs de la région. Leurs réponses devraient ainsi apporter un éclairage sur l’héritage sportif et actif des Jeux dans la communauté.
« Plus précisément, les questions auxquelles les élèves devront répondre serviront à mesurer la fréquentation des installations sportives, à évaluer leur intention de pratiquer des activités physiques et sportives, et à estimer leur degré d’activité et de sédentarité. Nous comptons soumettre notre questionnaire à pas moins de 300 élèves des écoles secondaires de la Mauricie et du Centre-du-Québec ! Aussi, pour mieux suivre l’évolution des résultats dans le temps, nous allons récolter des données avant les Jeux, soit au printemps 2025, ainsi qu’après les Jeux, à l’automne 2025 et à l’automne 2026. Cela nous permettra d’établir quel a été l’impact à long terme des Jeux auprès des adolescents », indique Mme De Fatima Guimaraes Czelusniak.
« Notre approche auprès des clubs sportifs de la région va également nous aider à documenter les effets des Jeux du Québec au sein de la communauté. Nous voulons savoir si de nouveaux clubs se sont créés en marge des Jeux, et si les clubs existants ont observé une variation quant à leur effectif. Nous nous intéressons aussi à la structuration et aux contextes de pratique dans les milieux sportifs. En tout, nous interrogerons une vingtaine de gestionnaires de clubs sportifs de la Mauricie et du Centre-du-Québec pour en apprendre davantage sur ces aspects. Les entrevues auront lieu à l’automne 2026, ce qui nous permettra d’évaluer l’impact à long terme des Jeux du Québec », ajoute-t-elle.
À travers leurs démarches, les chercheurs espèrent fournir un état d’engagement de la pratique d’activités physiques et sportives des adolescents de la communauté. Ils souhaitent également soutenir les clubs sportifs, de même que les organisations municipales, sportives et scolaires, en matière d’orientations. Ils estiment en effet que leurs travaux peuvent les aider à créer ou améliorer leurs politiques et leurs programmes. Leur but ultime demeure d’encourager la pratique de l’activité physique, en contribuant à mettre en place des lieux de pratique et des services qui favorisent cette pratique, les sports et le loisir chez les jeunes.