C’était jour de fête, vendredi dernier à l’UQTR, alors que huit étudiants bien spéciaux ont reçu un diplôme honorifique afin de souligner leur persévérance et leur apport particulier à un cours en intervention pédagogique du baccalauréat en éducation préscolaire et primaire offert par le chargé de cours Paul Gaudet.
Présentant une déficience intellectuelle, ces huit participants ont intégré la classe de M. Gaudet durant la session d’automne afin de travailler de concert avec les étudiants universitaires. L’expérience a permis à la fois aux étudiants de côtoyer et de mieux comprendre la réalité des personnes vivant avec une déficience intellectuelle, en plus de favoriser l’inclusion et la valorisation de ces derniers.
« À la base, je croyais au besoin réel des futurs professeurs de se familiariser avec les personnes vivant avec des besoins particuliers en lien avec leurs apprentissages, que ce soit les troubles du spectre de l’autisme, la déficience intellectuelle ou autre. Au-delà de la théorie, il y a la pratique et il faut que nos étudiants travaillent avec ces clientèles pour développer de bonnes stratégies d’enseignement et une communication efficace qui leur sera utile sur le marché du travail », explique M. Gaudet.
En plus des changements sur la perception des étudiants concernant les déficiences intellectuelles, le chargé de cours a été aux premières loges pour constater l’impact de son projet sur la vie de ses huit nouveaux élèves.
« Ça a changé leur vie! Pour eux, intégrer un cours universitaire est une incroyable fierté. Ils se sont fait des amis et en plus ils ont travaillé sur leurs difficultés en mathématique, en français ou autre. Le diplôme qu’ils reçoivent et les félicitations des étudiants les comblent de bonheur! », explique le chargé de cours au Département des sciences de l’éducation.
Déjà membres du plateau de travail de l’UQTR, un projet chapeauté par le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, les huit participants connaissaient bien l’université. Ils y travaillent tous depuis quelques années à différents services comme l’entretien ménager, la cafétéria ou la récupération.
« On va plus loin que leur apprendre un métier ou améliorer leurs connaissances. On les aide à s’épanouir. C’est ce qu’il y a de plus extraordinaire. Nous avons d’ailleurs reçu plusieurs témoignages et commentaires des parents, des étudiants et des participants comme quoi nous avons fait une grande différence dans leurs vies », conclut Paul Gaudet.
Autre preuve des retombées de ce projet, des observateurs de la Belgique, de la Suisse et de la France sont venus rencontrer l’équipe du plateau de travail afin de voir la possibilité de répéter ce modèle d’intégration. Il n’y aurait actuellement aucun projet du genre qui existerait dans ces pays.