L’amélioration de la production et de la distribution d’électricité par l’optimisation de la gestion des actifs : voilà le mandat que s’est donné une nouvelle chaire de recherche qui vient de voir le jour à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), en partenariat avec Hydro-Québec.
« Les organisations œuvrant dans le secteur de l’énergie doivent opérer un ensemble d’installations et d’équipements technologiques de plus en plus complexes. L’environnement dans lequel elles évoluent comporte aussi des risques et des incertitudes. Ce contexte nécessite le développement de nouvelles façons de faire pour assurer le bon fonctionnement et la durée des infrastructures en place. C’est à ce défi que s’attaquera l’équipe de la Chaire de recherche Hydro-Québec en gestion des actifs », d’expliquer le professeur en génie industriel Georges Abdul-Nour, titulaire de la nouvelle Chaire.
Grâce à une approche globale de gestion des actifs, les fournisseurs d’électricité pourront mieux prendre en compte tous les facteurs – technologiques, environnementaux, économiques, sociaux, organisationnels – influençant la performance de leurs équipements.
« Il faut notamment considérer le cycle de vie des actifs, de leur acquisition jusqu’à la fin de leur utilisation. L’entreprise doit connaître avec précision l’état et la disponibilité de ses équipements. Nous construirons donc des modèles permettant d’améliorer la maintenance, la gestion de la désuétude et le remplacement des actifs », précise le chercheur.
La Chaire s’intéressera également aux risques encourus par les fournisseurs d’électricité en raison d’événements extrêmes, d’origine naturelle ou humaine, susceptibles de survenir. Des modèles de simulation permettront de caractériser ces risques et de les inclure dans les prises de décision, en vue d’améliorer la fiabilité et la résilience des entreprises.
Des retombées concrètes
Les travaux de la Chaire contribueront au développement d’outils d’aide à la décision, d’indicateurs de performance et de modèles de gestion des actifs profitables à Hydro-Québec et aux autres fournisseurs d’énergie. Ces derniers s’en trouveront plus productifs et compétitifs, tout en améliorant leurs services à la clientèle et la sécurité de leur exploitation. Ils pourront aussi mieux se préparer et s’adapter aux changements de toutes sortes.
« Hydro-Québec est un partenaire important et de longue date de notre université, souligne le recteur de l’UQTR, Daniel McMahon. Encore une fois, notre association avec cette organisation contribuera au progrès des connaissances dans un domaine d’importance pour notre économie et notre société. Elle concourra aussi à la formation d’une main-d’œuvre des plus qualifiées, dans un secteur de pointe. »
« En tant que leader de la transition énergétique, Hydro-Québec s’est donné une Vision technologique d’entreprise 2035 qui fixe nos destinations technologiques et les moyens à prendre pour les atteindre sous forme de portefeuilles de projets d’innovation regroupés selon trois piliers fondamentaux : nos clients, nos actifs et le système énergétique de demain. Ainsi, nos infrastructures et nos équipements, qui constituent nos actifs, passeront à l’ère digitale, équipés de capteurs intelligents connectés au réseau et intégrant des fonctions avancées qui serviront à une gestion optimale de nos actifs tant en matière d’exploitation, de diagnostic en temps réel de leur état que de maintenance prévisionnelle. Les travaux de la Chaire contribueront à nos projets d’innovation touchant la gestion des actifs et permettront de faire évoluer les connaissances dans ce domaine. Ce type de partenariat est des plus importants pour l’IREQ et Hydro-Québec », d’expliquer Jean Matte, directeur principal de l’Institut de recherche d’Hydro-Québec (IREQ).
Plus d’un million de dollars en financement
La Chaire de recherche Hydro-Québec en gestion des actifs bénéficiera d’un investissement de 425 600 $ en provenance d’Hydro-Québec pour une période de trois ans, avec la possibilité d’un investissement supplémentaire de 290 700 $ pour une période additionnelle de deux ans. Une Subvention de recherche et développement coopérative de 522 000 $ a également été obtenue du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CSRNG) du Canada. Ces montants financeront les travaux de recherche et permettront l’octroi de bourses aux étudiants œuvrant au sein de la Chaire.
Recherche en partenariat
Les activités de la Chaire seront réalisées en étroite collaboration avec l’IREQ. « Notre équipe pourra utiliser de nombreuses données déjà recueillies par Hydro-Québec, à propos de ses opérations. Ces renseignements nous seront fort utiles pour développer nos algorithmes et modèles. La plupart des travaux de recherche, de conception et de développement seront réalisés dans les laboratoires de l’UQTR. D’autres travaux auront lieu dans les locaux d’Hydro-Québec. Cette dernière accueillera aussi des étudiants à l’occasion de stages », mentionne le titulaire de la Chaire.
Outre le professeur Abdul-Nour, la Chaire bénéficiera de l’expertise du professeur en génie industriel François Gauthier, qui agira à titre de cotitulaire. Les professeurs Adel Badri, Chantal Baril et Pascal Forget, du Département de génie industriel, œuvreront également comme chercheurs au sein de la Chaire.