Est-ce que les voyages, notamment par le fait qu’ils encouragent les voyageurs à modifier leurs habitudes quotidiennes, pourraient servir de laboratoire afin de traiter certaines problématiques de santé comme les troubles du comportement alimentaire ? C’est ce que tente de savoir Leila Mostefa-Kara, étudiante à la maîtrise en loisir, culture et tourisme à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).
Dans le cadre de son projet de maîtrise, l’étudiante accompagne jusqu’au 19 octobre cinq participantes françaises souffrant d’anorexie ou de boulimie venues faire une tournée à travers le Québec. Ce projet vise à noter les impacts d’un projet de voyage sur ces maladies.
« Tout en offrant un encadrement sécuritaire aux participantes avec la présence d’intervenants qualifiés en troubles alimentaires, nous allons les sortir de leur routine quotidienne, les amener à développer de nouvelles habitudes de vie et découvrir de nouveaux potentiels en elles. Si l’expérience est positive, elles pourraient garder ces nouvelles habitudes après le voyage », explique Leila Mostefa-Kara qui est également membre du Groupe de recherche transdisciplinaire des troubles du comportement alimentaire (Loricorps) de l’UQTR.
Les participantes de ce projet sont suivies par l’Unité de nutrition de la Croix-Rouge française à Bois-Guillaume. Il ne s’agit donc pas pour elle d’un voyage thérapeutique, mais plutôt d’une phase de consolidation du programme d’aide auquel elles participent.
« Durant l’hospitalisation, les patientes sont souvent concentrées sur ce qui ne fonctionne pas ou ce qui doit changer. Dans un contexte de voyage de consolidation comme celui que nous sommes en train de faire, on parle plutôt d’une expérience positive les invitant à vivre davantage le moment présent », souligne Mme Mostefa-Kara, dont le projet de mémoire est codirigé par Hélène Carbonneau, professeure au Département d’études en loisir, culture et tourisme, et Ginette Aubin, professeure au Département d’ergothérapie.
Parlant de défi, les participantes découvrent actuellement la cuisine québécoise, notamment en faisant la visite d’une cabane à sucre. Selon l’étudiante à la maîtrise, il ne faut toutefois pas voir que du danger dans cette visite. « C’est normal d’être exposé à des plats qui ne correspondent pas à un régime parfait. L’idée est de savoir profiter de ce qu’on mange, de le savourer et de respecter ses signes de satiété. »
Grâce à l’appui de partenaires tels que : Hôtel et suites le Dauphin de Drummondville, Location auto Budget Trois-Rivières, le Baluchon et les Mauvais Perdants, la délégation française aura, au terme de son périple au Québec, visité le Parc de la Chute Montmorency, Sauve Qui peut Québec, le Village québécois d’antan, le musée des Abénakis, le Baluchon, ainsi que le musée Pop et la vieille prison de Trois-Rivières.
Mme Mostefa-Kara analysera les données recueillies au cours des prochaines semaines et espère déposer son mémoire en juin prochain.