La pandémie de COVID-19 a obligé les universités québécoises à se tourner vers l’enseignement à distance, afin de permettre aux étudiants de poursuivre leur apprentissage malgré les mesures de confinement. Comment les étudiants de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) ont-ils vécu cette situation? Quelques témoignages livrés ici démontrent que la vie universitaire a suivi son cours, malgré les difficultés.
Évoluer dans un nouvel environnement
Étudiant au baccalauréat en génie industriel et membre de l’équipe de soccer des Patriotes de l’UQTR, Alessandro Bertacchini dit s’être bien adapté aux études à distance, dès le début du confinement. « Nos professeurs ont été respectueux envers nous, en adaptant leurs notes de cours et les cours eux-mêmes. Ils nous ont aussi proposé des lectures pour remplacer les laboratoires. J’ai pu bien continuer mon apprentissage et réussir dans la majorité de mes cours. Ça s’est bien passé aussi pour mes examens à distance », mentionne-t-il.
Réalisant habituellement ses travaux universitaires sur le campus, Alessandro a dû s’habituer à un nouvel environnement d’études : la maison familiale. « Il y avait plus de distractions chez nous, mais j’ai pu laisser ça de côté et continuer à bien travailler, en trouvant une manière différente de me concentrer. Et pour les travaux d’équipe, mes collègues et moi avons utilisé l’outil Zoom pour nous rencontrer. Ça fonctionnait très bien », rapporte l’étudiant, qui a été nommé recrue de l’année 2019-2020 chez les Patriotes de l’UQTR (toutes équipes confondues).
Autonomie de l’étudiant
Pour Camille Labrie, étudiante au baccalauréat en administration, profil marketing, cette fin de trimestre aura été marquée par l’importance d’un suivi régulier du professeur et par la gestion de l’autonomie dans les études.
Elle a vraiment apprécié la réaction de son professeur de marketing dès le début de la crise. « Le professeur William Menvielle a su très rapidement s’adapter à cet événement inhabituel. Il a vite réajusté le plan de cours et émis de nouveaux délais pour les examens et travaux. »
« Ce que j’appréciais beaucoup de M. Menvielle, poursuit-elle, c’était qu’il nous envoyait des courriels à toutes les semaines avec des clarifications sur le cours et des rappels sur nos travaux et examens. J’ai vraiment eu l’impression que nous pouvions compter sur sa disponibilité. »
Le professeur Menvielle misait sur une structure de cours constituée de documents Power Point. « C’était très informatif et clair, donc très simple à comprendre et utile pour nos apprentissages. Personnellement, je préfère les cours en classe, comparés à ceux en ligne, car ma concentration est meilleure. Par contre, j’étais contente de ne pas avoir de cours sur Zoom, j’aimais le fait que nous puissions gérer nous-mêmes notre horaire et vraiment y aller à notre rythme.»
Comment ça s’est passé pour le boulot en équipe? « C’était un peu difficile d’être synchronisés, côté motivation, mais une fois que nos parties du travail ont été distribuées, nous avons utilisé un Google documents ainsi que Facebook Messenger pour rester à l’affût des questions venant des membres de l’équipe. Pour ma part, ce sont des gens que j’ai côtoyés à l’extérieur des cours, donc j’étais à l’aise de discuter avec eux et de les rejoindre rapidement. »
Au final, l’étudiante en administration affirme que cette fin de trimestre en contexte de confinement ne lui aura pas fait vivre le cauchemar appréhendé. « Heureusement, je n’ai pas vécu de stress ou plus de pression qui auraient pu être engendrés par les changements liés à cette pandémie. »
Des stages adaptés en ergothérapie
Pascale Piedalue et Alexandra Lehoux, étudiantes à la maîtrise en ergothérapie, ont été prises de court lorsque le gouvernement a déclaré la fermeture des universités le 13 mars et, ensuite, le confinement obligatoire. De fait, leur stage avait débuté quelques jours auparavant, le 9 mars. « Nos professeures ont réagi rapidement. Grâce à la Clinique multidisciplinaire en santé, unique à l’UQTR, toute la cohorte des 30 étudiantes peuvent avoir un stage. En trois semaines, en collaboration avec nos professeurs, nous avons conçu des programmes adaptés à toutes les clientèles et entamé les consultations à distance en utilisant Zoom », explique Pascale.
Sa collègue Alexandra renchérit : « Au début, c’était déstabilisant, mais on a apprivoisé les outils. Il a fallu faire preuve de créativité, user d’astuces et d’imagination pour s’adapter au fait que nous ne pouvions intervenir dans le milieu de vie de la personne. Mais de travailler autrement nous a permis de développer d’autres compétences. Au final, nous sommes agréablement surprises. » Cela signifie aussi que leur graduation ne sera pas retardée, un énorme soulagement pour les deux jeunes femmes.
Une occasion inattendue
Le 13 mars dernier, l’annonce de la suspension de la session d’hiver arrivait au pire moment pour Roxanne Belley. L’étudiante au baccalauréat en loisir, culture et tourisme voyait ainsi l’annulation de deux des trois activités d’interventions obligatoires en milieu de travail qu’elle devait réaliser à la Maison Claire Daniel de Shawinigan, une résidence qui accueille des personnes âgées en perte d’autonomie.
« Je veux me diriger vers une carrière dans le domaine de la santé alors j’attendais ces activités d’intervention avec impatience. Heureusement, ma professeure Hélène Carbonneau a mis sur pied un projet alternatif où nous avons développé un répertoire de divers moyens visant à réduire l’isolement chez les personnes âges et vulnérables. Avec d’autres étudiants, nous avons contribué à alimenter le contenu d’une page Facebook et d’un site web où les organismes et les intervenants peuvent s’inspirer des meilleures pratiques afin de bien accompagner les personnes les plus vulnérables dans le contexte actuel. Sans l’arrêt de la session causé par la pandémie de la COVID-19, nous n’aurions pas pu plonger dans un aussi gros projet », explique Roxanne.
L’étudiante, qui poursuivra son cheminement à la maîtrise à l’automne, ne pouvait se douter que le projet prendrait une si grande envergure. L’initiative s’inscrit dans un partenariat entre l’UQTR et l’Appui National et regroupe maintenant plus de 265 membres et 180 organisations sur la page Facebook. De plus, la professeure Hélène Carbonneau a obtenu une subvention de 20 000$ pour évaluer les retombées de cette initiative et Roxanne réalisera son projet de mémoire au sein de cette équipe de recherche.