L’organisation actuelle des services éducatifs en contexte postsecondaire québécois préconise une approche individualisée des mesures d’aide offertes à l’étudiant en fonction de ses limitations telles qu’attestées par un diagnostic (Ducharme et Montminy, 2015). Sans diagnostic, les étudiants n’ont pas accès aux mesures d’accommodement contribuant à leur réussite (Wolforth et Roberts, 2010).
Les écrits scientifiques portant sur la diversité montrent l’importance de se distancier d’une conception médicale centrée sur l’individualité des besoins pour tendre vers une conception plus collective centrée sur la pluralité des besoins (Ducharme et Montminy, 2015). La mise en œuvre de pratiques plus inclusives, comme la pédagogie universelle, pourrait accompagner cette transition. Connue comme « un design pédagogique soutenant le travail de l’enseignant auprès d’une diversité d’élèves » (Bergeron, Rousseau et St-Vincent, 2011, p.1), la pédagogie universelle vise à ce que les différences individuelles ne soient plus perçues comme un écart à la norme. Sa mise en œuvre permettrait une planification de l’enseignement tenant compte des besoins d’apprentissage d’une diversité d’étudiants (Ducharme et Montminy, 2015), tout en diminuant l’attention portée aux handicaps.
Cette étude de cas vise à comprendre la façon dont se vit le passage d’un paradigme de normalisation à un paradigme de dénormalisation par l’appropriation et la mise en œuvre de la pédagogie universelle en contexte universitaire. La collecte de données s’est déroulée dans une université québécoise en deux phases. La première phase s’est intéressée à l’appropriation de la pédagogie universelle par 17 professeurs ou chargés de cours de différentes disciplines, alors que la seconde phase s’est plutôt centrée sur l’expérience de mise en œuvre par trois de ces participants.
Les résultats mettent en évidence que le processus d’appropriation débute avec une ouverture à la différence et des connaissances initiales. Les résultats qui émanent du processus de mise en œuvre mettent en avant l’importance de l’intention pédagogique et d’une planification globale, intuitive et informelle.
Thèse de doctorat en sciences de l’éducation soutenue le 12 décembre 2019
Membres du jury
Mme Nadia Rousseau, directrice de recherche
Professeure, UQTR
Brigitte Stanké, codirectrice de recherche
Professeure, Université de Montréal
Mme Sonia El Euch, présidente du jury
Professeure, UQTR
Mme Tara Flanagan, évaluatrice
Professeure, Université McGill
Mme France Dubé, évaluatrice
Professeure, UQÀM