La procrastination scolaire est un problème prévalent dans les universités et ce problème est associé à de nombreuses conséquences négatives. Il s’avère donc important de mieux comprendre les processus qui sous-tendent ce comportement afin de développer des interventions efficaces et adaptées aux étudiants.
L’objectif général de cette thèse composée de trois articles scientifiques est d’étudier la procrastination sous l’angle du modèle de flexibilité psychologique de la Thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT) qui conçoit la procrastination comme un comportement servant à éviter les émotions désagréables en lien avec les études. Plus spécifiquement, cette thèse s’intéresse au processus d’action engagée – des comportements mis en place dans le but d’avancer vers un objectif à long terme ou une valeur – comme facteur explicatif aux comportements de procrastination.
Le premier article porte sur la traduction et la validation en langue française d’un instrument autorapporté évaluant le processus d’action engagée, le Committed Action Questionnaire (CAQ-8). Des analyses quant aux qualités psychométriques de la version française du CAQ-8 soutiennent la validité et la fidélité de cet instrument dans une population d’étudiants universitaires québécois. Le second article porte sur l’apport unique du concept d’action engagée dans l’explication de la procrastination auprès d’étudiants universitaires. Les résultats révèlent que l’action engagée ajoute à l’explication de la procrastination au-delà d’autres variables liées à la procrastination. Le troisième article vise le développement d’une intervention ACT offerte en ligne pour réduire les comportements de procrastination et améliorer l’engagement scolaire auprès d’étudiants universitaires. Des analyses de faisabilité révèlent que l’intervention s’est avérée acceptable. De plus, au terme de l’intervention, les participants ont rapporté une diminution des comportements de procrastination ainsi qu’une augmentation du niveau d’actions engagées.
En somme, les résultats de cette thèse supportent la vision de la procrastination comme un comportement mis en place pour éviter de ressentir des émotions désagréables en lien avec les études. Les résultats illustrent également l’importance d’accepter ces émotions inconfortables et de s’engager dans des actions en lien avec nos valeurs et objectifs à long terme comme antidote à la procrastination.
Thèse de doctorat en psychologie soutenue le 11 novembre 2019
Membres du jury
M. Frédérick Dionne, directeur de recherche
Professeur au Département de psychologie, Université du Québec à Trois-Rivières
M. Marcos Balbinotti, codirecteur de recherche
Professeur au Département de psychologie, Université du Québec à Trois-Rivières
Mme Stéphanie Austin, présidente du jury
Professeure au Département de gestion des ressources humaines, Université du Québec à Trois-Rivières
Mme Geneviève Taylor, évaluatrice externe
Professeure au Département d’éducation et pédagogie, Université du Québec à Montréal
Mme Nadia Rousseau, évaluatrice
Professeure au Département des sciences de l’éducation, Université du Québec à Trois-Rivières