Les chiens de détection de cadavres (CDD) sont des chiens spécialisés d’importance forensique pouvant détecter les composés organiques volatils (COV) liés à la décomposition. Pour atteindre un taux de réussite élevé dans leur recherche, la formation des CDD doit impliquer une exposition répétée à l’odeur de décomposition sous la forme d’outils d’entraînement.
Actuellement, la police provinciale de l’Ontario (OPP) utilise des membres amputés (en particulier des pieds) obtenus à la suite d’interventions chirurgicales consenties effectuées sur de patients diabétiques comme outils d’entraînement des CDD. Les connaissances sur le profil des COV des membres inférieurs/pieds amputés et leur pertinence en tant qu’alternative aux autres restes humains (par exemple, sang, tissus mous, os, etc.) qui sont couramment utilisés pour l’entraînement des CDD sont limitées.
Ainsi, cette étude a pour but de déterminer le profil des COV des membres inférieurs amputés et le comparer au profil des COV des cadavres se décomposant dans un environnement canadien extérieur, afin de déterminer leur validité à des fins d’entraînement des CDD.
Sur la base du profil des COV et des taux de détection élevés des CDD (allant de 78 % à 100 %), cette étude a conclu que les membres inférieurs amputés sont un substitut approprié comme outils d’entraînement pour les CDD.
Les auteurs proposent que ceux-ci soient utilisés en tant qu’outils d’entraînement par les organisations entraînant les CDD à travers le monde avec une éthique appropriée et le consentement des donneurs. Une considération doit être faite en ce qui concerne la persistance de l’anesthésique utilisé pendant la procédure d’amputation, puisque cette étude a révélé la présence d’anesthésique Sévoflurane dans les outils d’entraînement des années après l’ablation chirurgicale des membres.
Thèse de doctorat en biochimie soutenue le 21 novembre 2022.