Victorieuse de la guerre de Sept Ans, la Grande-Bretagne étend son emprise sur les quatre parties du monde. Pour sa part, la France perd une partie de ses colonies et en ressort criblée de dettes. À l’issue de ce conflit, l’équilibre des puissances est précaire et chacun des deux empires doit repenser sa politique impériale. Au cœur de ces enjeux se trouve le Canada, nouvellement cédé à l’Angleterre à la suite de la signature du Traité de Paris de 1763.
À une époque où les autorités doivent se plier de plus en plus aux débats qui émergent de la sphère publique, il importe de se questionner sur la place qu’occupe le Canada dans l’opinion exprimée à son sujet dans la presse des deux pays belligérants. De plus, il convient d’analyser, par l’intermédiaire des discours écrits dans la presse quotidienne, comment ils ont su informer les populations anglaises et françaises sur les enjeux qui concernent le Canada et sa place dans les négociations diplomatiques des deux pays au midi du XVIIIe siècle.
Au croisement de l’histoire culturelle, transnationale et impériale, notre thèse s’inscrit dans une large historiographie pour comprendre la place occupée par le Canada dans l’imaginaire colonial des Européens. Au-delà de la littérature scientifique écrite sur la guerre de Sept Ans qui aborde les causes et les conséquences de ce conflit à l’échelle mondiale et à rebours des grandes synthèses sur les conséquences de la guerre de Conquête sur la population laurentienne, la présente recherche veut plutôt inscrire le Canada comme un des éléments centraux de la politique impérialiste des deux empires.
Thèse de doctorat en histoire soutenue le 4 avril 2023.