Le Département de génie mécanique, le Service de la gestion des infrastructures et des actifs immobiliers (SGIAI) et l’Institut d’innovation en écomatériaux, écoproduits et écoénergies (I2E3) de l’UQTR ont créé une première infrastructure qui offrira à la communauté universitaire des services en matière d’usinage. La nouvelle plateforme d’usinage commune optimisera l’acquisition et l’accès à des équipements, de la formation, de la recherche et des services professionnels.
À l’UQTR, comme dans d’autres établissements d’enseignement supérieur au pays, les équipements et le personnel possédant l’expertise en matière d’usinage se retrouvent bien souvent dans différentes unités, chacune ayant une vocation différente pour des besoins précis. Certains équipements, et le personnel qui y sont rattachés peuvent servir à répondre à des besoins de maintenance des infrastructures, alors que d’autres sont dédiés essentiellement à l’enseignement ou à la recherche.
Mais que se passe-t-il lorsque chaque unité doit procéder à des acquisitions ou des mises aux normes d’équipements ? Les instigateurs de ce projet-pilote ont opté pour la mise en place d’un modèle collaboratif qui permettra de décloisonner les vocations des différentes unités. Ainsi, l’UQTR peut optimiser les équipements et les ressources humaines qui y sont associées au grand bénéfice de l’enseignement et de la recherche.
La nouvelle plateforme
Une douzaine d’équipements, ainsi que les ressources qui y sont dédiées, figurent au centre de cette nouvelle plateforme d’usinage commune et des services associés. Il s’agit notamment d’un tour CNC trois axes Lynx 2600 M et d’une découpeuse au laser Iridium. Le tour permet de faire de l’usinage en tournage, du fraisage et du perçage, alors que la découpeuse permet de tailler dans différents matériaux des pièces en deux dimensions, que ce soit pour la réparation, la soudure, le pliage ou toute autre conception nécessitant un découpage sur mesure. Cela représente aussi un atout dans l’enseignement en génie mécanique. Cela va aussi favoriser l’innovation dans les contextes de projets de fin d’études et de création de pièces nécessaires aux défis des compétitions étudiantes nationales et internationales d’ingénierie.
Valoriser le savoir-faire interne
« Exploser les frontières de la recherche, de l’enseignement et des services de l’UQTR au bénéfice de toute la communauté universitaire, c’est ce que la plateforme d’usinage commune permettra. A priori, l’idée a germé à la suite d’un défi qui a permis aux principaux acteurs de proposer un projet pour valoriser le savoir-faire interne, l’optimisation des ressources matérielles et humaines et la minimisation de la dépendance de l’UQTR aux services externes », explique Éric Loranger, professeur au Département de génie mécanique et codirecteur de l’I2E3.
À meilleur coût
Cette approche transversale permet donc à l’UQTR d’opérer à meilleur coût, avec une plus grande agilité. « Retirer les barrières entre services et départements, tout en procédant à l’achat d’une découpe laser, pave la voie à de nombreux projets à moindre coût. Auparavant, ils étaient souvent refusés par les entreprises de découpe au laser, car nous étions considérés comme un trop petit client. Désormais, avec notre propre équipement, nous pouvons les réaliser avec plus d’autonomie et de flexibilité. De plus, nous pourrons créer des pièces inexistantes ou indisponibles sur le marché, ce qui va favoriser l’avancement de la recherche et de l’enseignement », mentionne Dominic Déry, contremaître au SGIAI.
Véritable révolution du partage
« Les universités sont maintenant bien ancrées dans l’ère du partage. En effet, une gestion équitable et rentable d’équipements de pointe exige l’adoption de ce nouveau paradigme. Mais ce qui est fantastique avec ce projet, c’est qu’en plus du partage de ressources matérielles entre trois secteurs historiquement très cloîtrés, on assiste à une véritable révolution du partage des expertises de ses principaux acteurs, tant sur le plan administratif que technique. Avec cette plateforme de partage d’outils de pointe en fabrication, c’est l’enseignement et la recherche de toute l’UQTR qui viennent de franchir un grand pas », commente le professeur Luc Laperrière, directeur du Département de génie mécanique de l’UQTR.
La concrétisation de cette première plateforme d’usinage et des services associés va certainement inspirer d’autres applications au sein de l’établissement d’enseignement supérieur trifluvien. Les instigateurs sont assurément motivés à partager leur expérience dans la communauté universitaire.