Lors de la finale du concours Ma thèse en 180 secondes, Arnold William Tazon, étudiant au doctorat en biologie cellulaire et moléculaire de l’UQTR, a remporté le deuxième prix grâce à une impressionnante performance. Dirigé par Isabel Desgagné-Penix, professeure au Département de biochimie, chimie, physique et science forensique, sa thèse a pour titre : Ingénierie génétique du chloroplaste de la microalgue verte Chlamydomonas reinhardtii pour la production de vanilline et de composés aromatiques associés.
« Ma nièce raffole des gâteaux à la vanille. À chaque anniversaire, c’est le même rituel : une énorme part, un grand sourire, et un plaisir sans limite. Mais en tant que scientifique, une question me hante : la vanille qu’elle déguste aujourd’hui sera-t-elle encore disponible demain ? Et surtout, sera-t-elle produite de manière durable et saine ? Car oui, la vanille naturelle est une épice précieuse et elle vaut son pesant d’or, issue d’une orchidée capricieuse qui pousse principalement à Madagascar. Sa culture est fragile, vulnérable aux maladies, aux changements climatiques et aux fluctuations économiques. Résultat : la demande explose, les prix s’envolent, et l’industrie agroalimentaire se tourne vers des alternatives synthétiques issues de la pétrochimie. Du pétrole dans ses gâteaux ?! Hors de question », décrit le principal intéressé.
Par ses travaux, son objectif est de produire de la vanille autrement, grâce à une approche inspirée de la nature et du vivant pour la produire de manière durable en s’inspirant des secrets de la nature.
« L’orchidée met plusieurs mois à produire de la vanilline, la molécule responsable de l’arôme de vanille. Mais comment fait-elle ? Quel processus naturel lui permet d’accomplir cette prouesse ? Nous allons percer ce secret et l’enseigner à nos microalgues pour qu’elles puissent, elles aussi, produire une vanille identique à celle trouvée dans la nature, en un temps beaucoup plus court. En apprenant aux microalgues, ces microorganismes minuscules, à utiliser des matières végétales renouvelables pour fabriquer de la vanille, nous réduisons l’empreinte écologique du procédé. Et ce n’est pas tout : en optimisant ces secrets naturels, nous pourrions produire une vanille plus accessible, plus éthique, et même aux propriétés améliorées pour la santé. »
« Grâce à cette approche, nous pourrions offrir une alternative durable qui préserve les ressources naturelles tout en garantissant un arôme de vanille authentique et en répondant aux besoins croissants du marché. Innovation et durabilité sont les pratiques clés pour garantir aux générations futures de savourer cette épice exceptionnelle. Alors oui, ma nièce continuera à savourer ses gâteaux à la vanille. Mais grâce à ces avancées inspirées du vivant, elle pourra le faire en toute sérénité, avec une vanille aussi délicieuse que respectueuse de l’environnement. Et ça, c’est un avenir qui a vraiment du goût », conclut-il.
Avec la collaboration d’Elise Bachant-Lagacé