Une recherche menée entre 2020 et 2024 par une équipe interdisciplinaire de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) révèle l’importance vitale du Boisé des Estacades comme espace de loisir de proximité pour la communauté trifluvienne. Ce boisé, pourtant menacé par un projet immobilier de 150 logements, joue un rôle fondamental dans la qualité de vie des résidentes et résidents de la ville.

Sylvie Miaux, professeure au Département d’études en loisir, culture et tourisme de l’UQTR.
Cet article – Courant d’idées – est rédigé par Sylvia Miaux, professeure au Département d’études en loisir, culture et tourisme de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).
L’étude, qui s’inscrit dans un programme de recherche sur la nature en ville, a interrogé plus de 470 usagers de deux boisés urbains, dont le Boisé des Estacades. Les résultats révèlent que 93 % des répondants y pratiquent la marche, et près de la moitié y font de l’observation de la flore (49 %) et de la faune (44 %), soulignant la richesse naturelle du site.
Le Boisé des Estacades s’inscrit comme un espace naturel au cœur de la ville, vivant, utilisé, apprécié et revendiqué par la population. L’étude montre que 60 % des utilisateurs fréquentent ces boisés au moins une fois par mois, et 96 % des répondants estiment qu’ils doivent être préservés pour maintenir un lien de proximité avec la nature.
Parmi les caractéristiques les plus appréciées, les répondants ont mis en avant la naturalité, la tranquillité et la proximité. Ces résultats confirment que les boisés urbains comme le Boisé des Estacades répondent à des besoins essentiels en matière de bien-être physique et mental, en plus de favoriser une accessibilité équitable à des espaces verts gratuits et sans barrières. Ils sont essentiels pour contrer les effets des îlots de chaleur tout en étant des puits de carbone.
« En pleine période de pandémie, l’utilisation du Boisé des Estacades a connu une hausse importante : près de 60 % des usagers ont accru leur fréquentation, renforçant encore l’idée que ces lieux jouent un rôle de refuge pour la santé publique et la cohésion sociale », indique la responsable de l’étude Sylvie Miaux, qui est professeure au Département d’études en loisir, culture et tourisme de l’UQTR.
Alors que la menace d’un projet de développement de 150 logements pointe son nez dans ce secteur, les équipes de recherches et les acteurs citoyens impliqués dans cette recherche appellent à une reconnaissance et une protection formelle par la ville du Boisé des Estacades qui peut s’effectuer de différentes manières (zonage, conservation, achat, etc.). Une telle reconnaissance permettrait une intégration harmonieuse des besoins de la population avec les impératifs d’aménagement urbain durable.