L’étude des structures anatomiques et de leurs implications sur le mouvement, les impacts des pressions naturelles et humaines sur l’écosystème Saint-Laurent, les matériaux novateurs pour créer des équipements de santé et sécurité du travail, les tensions discursives dans la construction du lien social : voilà les enjeux qui seront explorés par les titulaires des quatre nouvelles chaires de recherche UQTR.
L’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) poursuit ainsi son propre programme de chaires de recherche, avec l’objectif d’en créer 12 au cours des années 2019-2021, à raison de 4 par année pour un investissement total de 900 000 $. L’université trifluvienne annonce donc aujourd’hui la création de 4 chaires de recherche UQTR pour l’année 2020, à savoir :
- Chaire de recherche UQTR en anatomie fonctionnelle, dirigée par le professeur Stéphane Sobczak (Département d’anatomie) ;
- Chaire de recherche UQTR sur l’écologie du Saint-Laurent, dirigée par le professeur François Guillemette (Département des sciences de l’environnement) ;
- Chaire de recherche UQTR sur les matériaux avancés pour la santé et sécurité du travail, dirigée par le professeur Phuong Nguyen-Tri (Département de chimie, biochimie et physique) ;
- Chaire de recherche UQTR sur le discours et la construction du lien social, dirigée par la professeure Geneviève Bernard Barbeau (Département de lettres et communication sociale).
Chaque titulaire se voit octroyer un montant de 25 000 $ par année, sur 3 ans, pour mener ses travaux.
« Je félicite les titulaires des quatre nouvelles chaires de recherche UQTR que nous lançons aujourd’hui. Il est crucial, pour le développement de notre université, de soutenir la nouvelle génération de chercheuses et de chercheurs, qui apportent leur vision, leurs innovations et leur dynamisme à l’avancement de la science, et de les motiver à pousser plus loin leurs travaux. C’est d’ailleurs l’essence du programme des chaires de recherche UQTR, qui a été mis sur pied pour encourager les jeunes chercheurs en leur offrant un soutien financier leur permettant de déployer leurs objets de recherche ici, au Québec, comme à l’international », affirme Daniel McMahon, recteur de l’UQTR.
Programme des Chaires de recherche UQTR
Le programme des Chaires de recherche UQTR vise à reconnaître des professeurs-chercheurs susceptibles de devenir des chefs de file dans leur domaine, et à leur offrir un soutien financier pour faire avancer leurs travaux scientifiques. Les Chaires de recherche UQTR sont attribuées par voie de concours et le mandat du titulaire est d’une durée de trois ans, non renouvelable. Chaque titulaire dispose d’un budget de fonctionnement annuel pour la recherche d’au minimum 25 000 $. La sélection des titulaires repose sur l’excellence du candidat, la qualité de son programme de recherche, l’intégration de la formation de personnel hautement qualifié, de même que la contribution significative au savoir.
Rappelons qu’en 2019, 4 chaires de recherche UQTR furent créées dans le cadre de ce programme visant à soutenir les jeunes chercheurs de l’université trifluvienne.
Détails sur la programmation de chacune des chaires de recherche UQTR
Chaire de recherche UQTR en anatomie fonctionnelle
Le développement de modèles tridimensionnels prédictifs, permettant aux chirurgiens d’être guidés vers la meilleure option thérapeutique, peut contribuer à l’amélioration de la santé musculosquelettique des patients. C’est dans cette optique que s’inscrivent les travaux de l’équipe dirigée par le titulaire Stéphane Sobczak. Les études qui seront entreprises couvriront un large spectre, allant de l’étude des structures anatomiques normales et leurs fonctions sur le mouvement aux études des effets d’actes chirurgicaux sur la modification de la fonction. Les projets de recherche seront menés au Laboratoire d’anatomie humaine de l’UQTR en vue de mieux comprendre l’implication des structures anatomiques. Les données recueillies permettront de développer des modèles tridimensionnels valides, à partir desquels il sera possible de prédire les répercussions d’un acte chirurgical spécifique à court et moyen termes.
Chaire de recherche UQTR sur l’écologie du Saint-Laurent
L’écosystème Saint-Laurent fait face à de multiples pressions environnementales et anthropiques : contaminations urbaines, activités agricoles, modifications du paysage, etc. Afin d’analyser ces phénomènes, les travaux de l’équipe menée par le titulaire François Guillemette s’articulent autour de trois grands axes, dont le fil conducteur se trouve à la croisée de l’écologie aquatique et de la santé environnementale :
- déterminer l’étendue et la persistance des contaminants au sein du réseau fluvial de la vallée du Saint-Laurent et du fleuve lui-même ;
- comprendre le rôle modulant de la saisonnalité à travers des changements hydrologiques ou liés à l’activité humaine dans le paysage ;
- étudier les conséquences des sources de contamination urbaines ou agricoles sur le fonctionnement de l’écosystème Saint-Laurent.
En combinant un échantillonnage détaillé avec un suivi dans le temps, les projets de recherche feront la lumière sur la dynamique des polluants propre aux grandes rivières d’ici et d’ailleurs, et serviront à développer et prioriser les mesures décisionnelles et éducatives afin de réduire l’impact des activités anthropiques sur la qualité de l’eau de l’écosystème Saint-Laurent.
Chaire de recherche UQTR sur les matériaux avancés pour la santé et sécurité du travail
La santé et sécurité du travail (SST) reste toujours une préoccupation d’actualité, surtout lorsque vient le temps d’aborder la question des équipements pour protéger les travailleurs. Ainsi, l’équipe dirigée par le titulaire Phuong Nguyen-Tri, membre régulier de l’I2E3, souhaite développer des matériaux avancés (polymères à mémoire de formes et textiles antimicrobiens) ainsi que des solutions globales et réalistes pour les équipements de protection en SST, par exemples les gants anti-coupures, les combinaisons repoussant des pesticides, ou encore les vêtements intelligents pour des pompiers. De plus, les projets de recherche permettront le développement d’applications concrètes dans certains secteurs d’activité, notamment ceux de l’usinage du métal, des hôpitaux et de la préparation alimentaire, en concertation à la fois avec les manufacturiers et les utilisateurs d’équipements de protection. Les projets permettront non seulement de créer des collaborations interdépartementales au sein de l’Université, mais aussi d’élargir le réseau national et international de l’UQTR dans le domaine ciblé.
Chaire de recherche UQTR sur le discours et la construction du lien social
Plus qu’un simple acte d’énonciation, le discours est une véritable pratique sociale dont la dynamique est révélatrice autant de la cohésion que des tensions qui coexistent au sein d’une communauté. Prendre la parole permet aux locuteurs de se construire soi-même et de construire autrui. En ce sens, le discours social est précisément ce qui contribue à créer, à maintenir ou à détruire les liens unissant les individus. Partant de là, l’équipe de la titulaire Geneviève Bernard Barbeau entend analyser les pratiques discursives dans l’espace francophone, principalement dans l’espace public québécois, et leurs effets sur les relations entre les individus et entre les groupes. L’objectif sera de repérer les points de tension qui émergent des discours analysés, de faire état de la façon dont ces dissensions – dont l’expression est parfois modérée, parfois conflictuelle, parfois carrément violente – se manifestent, et d’identifier les stratégies de déconstruction et d’atténuation de ces tensions, voire de (ré)conciliation entre les individus et entre les groupes. S’inscrivant dans l’approche sociolinguistique de l’analyse du discours, les projets de recherche se déclineront en trois axes : langue et construction discursive des identités ; polémique et discours conflictuel ; contre-discours et discours alternatif.