Représentant 43 % des décès rapportés au cours des dix dernières années, la mort subite due à un événement cardiaque est la cause de décès au travail la plus fréquente chez les pompiers américains. Au Québec, les événements cardiaques vécus au travail par les pompiers ne sont pas systématiquement répertoriés. Le premier objectif de cette thèse était donc de dresser un portrait de la santé cardiovasculaire des pompiers/pompières du Québec pour une première fois afin d’en connaître davantage sur leur risque de maladies cardiovasculaires (MCV) et, par conséquent, d’événements cardiaques au travail.
Ensuite, la prévention des MCV a été étudiée, considérant qu’elles accentuent de façon importante le risque d’événements cardiaques au travail chez les pompiers. Plusieurs services de sécurité incendie du Québec permettent aux pompiers de faire du conditionnement physique en caserne pendant les heures de travail. Le deuxième objectif de la thèse était donc de comparer la pratique hebdomadaire d’activités physiques et différents indicateurs de santé cardiovasculaire chez les pompiers qui font ou qui ne font pas de conditionnement physique pendant les heures de travail.
Enfin, toujours dans le but de réduire le risque d’événements cardiaques au travail, il était pertinent de s’intéresser à la prévention de la contrainte cardiovasculaire subie au travail par les pompiers, considérant qu’elle agit comme « déclencheur ». Cette contrainte pourrait être réduite en évitant d’écourter les périodes de repos octroyées entre les phases de travail lors d’une intervention. Le troisième objectif de la thèse était de comparer et caractériser la contrainte cardiaque engendrée par deux interventions simulant les tâches du métier de pompiers, soit deux phases de travail identiques entrecoupées d’une période de récupération passive écourtée versus longue.
Les résultats principaux de cette thèse montrent qu’une proportion importante de pompiers/pompières du Québec sont à risque moyen/élevé de MCV. Ils montrent aussi que les pompiers qui font du conditionnement physique pendant les heures de travail pratiquent plus d’activité physique par semaine et présentent de meilleurs indicateurs de santé cardiovasculaire que les pompiers qui n’en font pas. Finalement, les résultats montrent qu’une période de récupération passive écourtée entre deux phases de travail lors d’une simulation d’intervention engendre une contrainte cardiaque largement plus importante qu’une période longue et que cette différence semble être principalement redevable à une contrainte thermique et une déshydratation plus importantes plutôt qu’à une augmentation de la demande énergétique.
Thèse de doctorat en sciences biomédicales soutenue le 12 septembre 2019
Membres du jury
M. François Trudeau, directeur de recherche
Professeur, Université du Québec à Trois-Rivières
M. Claude Lajoie, codirecteur de recherche
Professeur, Université du Québec à Trois-Rivières
Mme Stéphanie May-Ruchat, présidente rapporteuse
Professeure, Université du Québec à TroisRivières;
M. Daniel Gagnon, évaluateur
Professeur, Université de Montréal;
M. Denis Marchand, évaluateur externe
Professeur, Université du Québec à Montréal.