Le trouble d’usage de substances (TUS) est un problème qui persiste dans le temps pour une large proportion de personnes. Outre la durée, il y a peu d’indications quant aux composantes cliniques et organisationnelles dont les services devraient être constitués pour soutenir leur rétablissement. Vue la longueur de leur parcours, il est important de comprendre les ressources sur lesquelles elles peuvent s’appuyer pour se rétablir.
Objectif : Identifier les facteurs favorisant le rétablissement des personnes présentant un TUS persistant.
Méthodes :1) Une revue systématique suivie d’une méta-analyse a mesuré l’efficacité des traitements au long cours comparativement aux traitements offerts habituellement; 2) une démarche de développement de consensus a été menée dans sept centres de réadaptation en dépendance pour cibler les adaptations dans l’organisation des services et les stratégies cliniques à promouvoir; 3) des entrevues individuelles ont été réalisées auprès de personnes présentant un TUS persistant pour comprendre les forces mobilisées à travers leur parcours.
Résultats :1) La méta-analyse montre que les personnes recevant un traitement planifié d’au moins 18 mois ont 23.9 % plus de chance d’être abstinentes ou de consommer modérément que celles recevant un traitement habituel plus court. 2) Un modèle de service organisé selon trois axes (durée, acuité, complexité) et quatre principes cliniques. 3) L’analyse des récits dresse le portrait de personnes qui ont cumulé des compétences et possèdent plusieurs qualités pour faire face à leur problématique.
Conclusion : L’organisation des services destinés aux personnes présentant un TUS persistant devrait s’appuyer sur le croisement entre un paradigme de soin au long cours ainsi qu’un paradigme centré sur le rétablissement. Des recommandations invitent les cliniciens à tenir compte des forces des personnes présentant un TUS persistant.
Thèse de doctorat en psychologie soutenue le 4 octobre 2022.