L’espace urbain a toujours été synonyme de densité, de vitesse et de foisonnement. Toutefois, le phénomène d’urbanisation qui s’intensifie depuis la révolution industrielle s’étend aujourd’hui à une échelle inédite. Alors qu’elle semble se déployer sans fin, cette urbanisation produit en même temps les limites de sa propre expansion – pollution des écosystèmes et de la biosphère, congestion, surpopulation, etc. Devant l’ampleur de la crise, de plus en plus de grands centres prennent l’initiative de s’imposer comme modèles de villes faisant preuve d’«intelligence».
Le présent ouvrage se penche sur ce grand projet technologique, en explorant les défis que la «ville intelligente» pose à la démocratie et à l’écologie, l’emprise de la «gouvernementalité algorithmique» et de la culture technologique sur nos vies, la menace qui pèse sur nos libertés en tant que citoyens et citoyennes ainsi que nos droits de réclamer une ville juste et inclusive. L’élan de ce livre est certainement critique, mais non au sens d’une dénonciation ou d’un simple refus: l’ensemble des contributions cherche plutôt à remettre en question les discours et les idées qui prévalent avec une évidence de plus en plus hégémonique, et selon lesquels il serait possible de résoudre les crises contemporaines grâce à la «ville intelligente». Destiné à un lectorat désillusionné par les discours technocentrés, l’ouvrage cherche à ouvrir l’espace des possibles en imaginant d’autres trajectoires.
Sous la direction de
Emmanuelle Caccamo (Département de lettres et communication sociale)
Julien Walzberg
Tyler Reigeluth
Nicolas Merveille
Autres collaborateurs
Jean-François Gagné
Joëlle Gélinas
Simon Levesque
Jérôme Pelenc
Fabien Richert
Maison d'édition
Les Presses de l'Université du Québec
Date de parution
Novembre 2019