Selon l’Observateur pour le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD) le Vendredi fou (Black Friday) continue d’attirer de plus en plus de consommateurs 2015 (29 %), 2016 (35 %), 2017 (42 %), 2018 (43 %) avec un total de dépenses estimé pour le vendredi 23 novembre 2018 à 957 millions de dollars.
Le Vendredi fou est aussi l’occasion pour les commerces historiquement physiques de se démarquer du commerce électronique et d’attirer dans leur boutique des consommateurs de plus en plus nombreux. De plus, ces boutiques physiques bénéficient actuellement de la grève de Postes Canada. En réponse au Vendredi fou, le commerce électronique a créé, en 2005, le Cyberlundi (Cyber Monday), qui correspond à d’importants rabais sur le commerce électronique. Cette année, le Cyberlundi arrive le 26 novembre. Le match n’est donc pas terminé entre commerce physique et commerce électronique. Au Canada en 2018, le commerce électronique est estimé à 39,97 MUS$ selon Statista.
De leur côté, les consommateurs attendent avec plus ou moins d’impatience cette journée du Vendredi fou pour dénicher leurs cadeaux de Noël à moindre coût. En lien avec ces nombreuses réductions, deux types d’achats surviennent: les achats rationnels conscientisés qui répondent à un réel besoin et les achats impulsifs spontanés. Nous invitons ici les consommateurs à prendre du recul sur l’identification réelle de leur besoin. En effet, le Rapport COOP (Consommateurs et objets à obsolescence programmée) a par exemple montré que dans la majorité des cas, nous changions de téléphone avant que celui-ci ne cesse de fonctionner. C’est ce que l’on appelle de l’obsolescence perçue en opposition à l’obsolescence réelle (le téléphone ne marche plus).
Pour conclure par une note positive, le Vendredi fou, c’est avant tout l’occasion d’acheter des cadeaux pour les proches.
Autres experts à propos du Vendredi fou :
Laurent Turcot
Professeur au Département des sciences humaines, UQTR
Titulaire de la Chaire de recherche du Canada en histoire des loisirs et du divertissement
La naissance du Black Friday
On relate qu’à une époque où la comptabilité était tenue à la main, les comptes étaient écrits en rouge, car déficitaires, toute l’année jusqu’à ce fameux vendredi. Les achats du lendemain de Thanksgiving permettaient de «sortir du rouge», faisant passer les comptes en positif, ce qui permettait de les écrire à l’encre noire, d’où le terme «Vendredi noir». L’origine du terme Black («noir») proviendrait également du phénomène à Philadelphie, où l’on attribuait la couleur noire pour décrire les nombreux piétons et voitures dans les rues le lendemain de l’Action de grâce américaine. Si ces jours de soldes ne correspondent pas à un jour férié au Canada, la coïncidence avec le début de la frénésie du magasinage des Fêtes peut certainement expliquer cette intense période promotionnelle chez les commerçants.
Jo Katambwe
Professeur, Département de lettres et communication sociale, UQTR
Oublie-t-on l’aspect religieux des Fêtes?
Intéressé par le dialogue organisationnel et les phénomènes de communication, M. Katambwe porte une attention particulière à la signification des relations et des événements qui marquent la vie sociale. Il peut ainsi expliquer la signification de la période des Fêtes, ses coutumes et ses dimensions culturelle, historique et religieuse, tout en faisant des liens avec la commercialisation.