Voici quelques faits historiques dignes de mention. La plupart sont repris de l’infolettre destinée aux membres de la communauté universitaire, mais dans une version plus détaillée.
Un vocable qui ne faisait pas l’unanimité
C’est ainsi que l’ancien recteur Louis-Edmond Hamelin (1978-1983) l’évoque dans Les chemins de l’université : « C’est le nom officiel, celui des « lettres patentes » et des diplômes. Même si ce vocable a volontairement été imposé afin de publiciser l’Université du Québec et de rappeler une situation « réseau », il manque de poésie, d’émotions et d’originalité ; sa forme syntagmatique a fait développer le sigle U.Q.T.R. qui ne dit rien aux non-initiés et qui n’est d’ailleurs pas construit de la même façon que le sigle de ses consœurs de Montréal, Hull, Rimouski et Chicoutimi ; aussi est-ce avec raison que le recteur-fondateur Gilles Boulet déconseillait l’utilisation d’une telle abréviation. Nous préférons « Université de Trois-Rivières », non pas comme désignation prémonitoire à une quelconque indépendance de la maison-mère, mais pour utiliser une appellation claire et pour éviter un sigle qui ne sert pas du tout l’identité des études supérieures chez nous. Faut-il rappeler que l’expression « Université de Trois-Rivières » correspond exactement à ce que la Mauricie avait demandé à la législature au début des années 1960 […][1] ».
Ouverture officielle, 2 septembre 1969
L’UQTR peut profiter des pavillons d’un campus érigé dix ans auparavant par les Pères Franciscains, qui dirigeaient le Séminaire Saint-Antoine. Les pavillons du campus sont l’Alverne (futur Benjamin-Sulte), Saint-François (futur Nérée-Beauchemin), les Ateliers (futur Suzor-Côté) et Saint-Augustin ou Pavillon Central (futur Pierre-Boucher). Mais les espaces ne sont pas suffisants et la communauté universitaire occupe temporairement des locaux ayant appartenu au C.E.U., dispersés au centre-ville.
Des médailles au pied des pins
Le Grand Séminaire fut d’abord loué pour une période de dix ans avant que l’UQTR n’en fasse l’acquisition. Ce pavillon « s’intègre d’abord au C.E.U. et, un an plus tard, à l’Université du Québec à Trois-Rivières. […] En outre, par location et achat, ce Grand Séminaire aura fourni un important immeuble à l’Université du Québec à Trois-Rivières, l’actuel pavillon Michel-Sarrazin, un édifice bordé d’une magnifique pinède. La petite histoire raconte que le responsable du boisé déposait des médailles au pied des arbres afin de prévenir les incendies ![2] »
Vulgarisation médicale
En septembre 1969 ont débuté à l’UQTR des conférences médicales dirigées par Achille Leblanc, avec comme objectif de vulgariser certains aspects de la médecine. Lors du premier événement, le pharmacien Jean-Jacques Poliquin a entretenu son auditoire sur l’effet des drogues, comme le LSD, la marijuana et le haschich, sur le comportement humain. Comme quoi le nouveau profil de formation sur le cannabis lancé il y a quelques semaines n’est pas un nouvel intérêt de recherche à l’UQTR.
Naissance de la radio étudiante
Une équipe jeune et dynamique a mis en marche un poste radiophonique à l’UQTR durant l’année 1969-1970. Le départ apparaît modeste, puisque la diffusion ne se fait que dans les différents pavillons de l’Université par lignes téléphoniques. Mais c’était presque une nécessité d’avoir un poste de radio, même si son contenu est diffusé en circuit fermé. Les objectifs pour l’année 1970-1971 de CLRD – acronyme pour C’est la Radio Détente – consistaient à instaurer une radio plus proprement étudiante. Les membres fondateurs :
- Documentalistes : Gilles Forest et Marc Bellemare
- Programmeur : Claude Panneton
- Réalisateur : Claude Rivard
- Projet de recherche : Luc Richard, Marc Babin
Un programme de recherche pérenne
Dans les années 1970, le Centre de recherche en sciences de la santé et de l’efficience physique soulève beaucoup d’intérêt dans tous les milieux. Ce centre avait déjà une histoire de trois ans, dans la mesure où il était issu du C.E.U. Un des projets phares est l’Étude de croissance et de développement de Trois-Rivières visant à mieux connaître les bienfaits de l’éducation physique sur les enfants d’âge scolaire. Cette étude de type longitudinale s’est échelonnée de septembre 1970 à septembre 1980 et a donné lieu en 1980 à la production d’un film scientifique de 53 minutes réalisé par Gary Miles, film qui a été visionné à l’époque par près d’un demi-million de spectateurs. Ce film est disponible en format numérique via le site Internet de la Bibliothèque.
Quelques 546 enfants des deux sexes provenant également d’un milieu urbain et d’un milieu rural ont été divisés en deux groupes : l’un était soumis à un programme d’activité physique de cinq heures par semaine intégré au cadre scolaire alors que l’autre suivait la programmation provinciale habituelle de 40 minutes par semaine.
Parmi les constats relevés, les chercheurs ont constaté « [qu’]une réduction de 14 % du temps consacré à l’apprentissage académique au bénéfice d’un programme d’activité physique chez les enfants de six à douze ans n’entraîne aucune détérioration du rendement scolaire. Au contraire, elle va dans le sens d’une amélioration des résultats, particulièrement en mathématiques. En ce domaine, il semble que la réussite soit liée au développement des habiletés psychomotrices, favorisé par la pratique d’activités physiques[3] ».
Cette étude longitudinale, débutée en 1970 par les Drs Hugues Lavallée de l’UQTR et Roy J. Shephard de l’Université de Toronto, a été poursuivie par le professeur François Trudeau dans les années 1990 et 2000. En savoir plus sur l’étude longitudinale.
Penser le campus
Selon les grandes lignes du développement de l’UQTR établies en 1970, le campus comprendra 5 édifices en 1975 qui formeront un site moderne et fonctionnel. Ce projet aura permis d’installer les fonctions académiques et sportives sur le terrain qu’on identifiait à l’époque comme le Campus des Forges, situé entre les rues Père Marquette, des Forges et des Récollets. Le bureau de la planification, en collaboration avec les administrateurs, professeurs et étudiants de l’Université, s’est appliqué à définir un plan d’aménagement et de développement qui puisse permettre aux membres de la communauté universitaire et régionale d’y trouver un milieu propice à l’enseignement et à la recherche.
Le développement du campus reposait donc sur des bâtiments de fonctions (et non pas disciplinaires) selon le modèle suivant :
- Activités de communication et d’échanges professionnels. Classes, bureaux des professeurs, départements et modules.
- Production et diffusion de l’information. Audiovisuel et bibliothèque.
- Apprentissage des techniques de la recherche dans les laboratoires de sciences pures et appliquées.
- Laboratoires de sciences humaines.
- Sports.
C’est dans le cadre de ce plan sommaire de développement et d’utilisation du terrain que l’on a décidé d’intégrer l’environnement physique du campus à la trame urbaine, avec l’avenue qui portera le nom du recteur-fondateur, Gilles Boulet.
Septembre 1971
Ouverture de l’UTREK, l’ancien bar étudiant de l’UQTR
22 février 1972
Fondation de la Corporation sportive Les Patriotes de Trois-Rivières
3 octobre 1973
Ouverture du Pavillon des classes (sera désigné Ringuet le 28 mai 1974)
19 novembre 1974
L’UQTR accepte de participer à la préparation et à la réalisation de la finale provinciale des Jeux d’été du Québec de 1975. Le 25 novembre, l’autorisation est reçue pour la construction d’une piste d’athlétisme extérieure sur le campus. La finale des Jeux du Québec aura lieu en août 1975.
12 octobre 1976
Inauguration de la Bibliothèque au pavillon Albert-Tessier. À l’origine, la bibliothèque de l’UQTR était située au 1012 du pavillon Nérée-Beauchemin (la photo au haut de l’article).
30 septembre 1977
Inauguration d’un sentier écologique sur le campus, par des étudiants en biologie.
1977-1978. Performance remarquable des chercheurs
1,2 M $ en subventions en 1977. En comparaison avec l’année 1971, on note une augmentation brute de plus de 66 %.
Augmentation majeure des subventions aux chercheurs de l’UQTR, à qui l’on octroie plus de 45 % des subventions FCAR (Formation des chercheurs et action concertée) accordées à l’ensemble du réseau de l’UQ.
1979. Le recteur-fondateur achète son bureau pour un dollar symbolique
Nous reproduisons ici un extrait du procès-verbal de la 173e réunion du comité exécutif de l’UQTR du lundi 23 avril 1979 :
RÉSOLUTION 173-CX-289 relative à l’ameublement du bureau du recteur-fondateur Boulet
CONSIDÉRANT l’attachement sentimental de Monsieur Gilles Boulet, Président de l’Université du Québec, pour l’ameublement de son ancien bureau acquis au Centre des études universitaires de Trois-Rivières ;
CONSIDÉRANT les discussions des membres du Comité exécutif ;
SUR MOTION DUMENT APPROUVÉE, IL EST RÉSOLU de laisser à Monsieur Gilles Boulet, pour le prix nominal de $ 1.00, l’ameublement de son ancien bureau.
Références
[1] Louis-Edmond Hamelin, Les chemins de l’Université. Trois-Rivières et sa région, de 1930 à 1985, Trois-Rivières, Université du Québec à Trois-Rivières, p. 10.
[2] Ibid., p. 42.
[3] Claire Trépanier, « Croissance et développement de l’enfant », dans Réseau, avril 1980.