L’analyse sociohistorique des populations ayant forgé le Québec contemporain sera au cœur des activités de recherche de Marie-Ève Harton au cours des cinq prochaines années. La professeure du Département des sciences humaines de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) s’est récemment vu octroyer une prestigieuse Chaire de recherche du Canada en histoire des dynamiques de population au Québec (19e et 20e siècles).
Les travaux de la nouvelle chaire porteront sur l’analyse des composantes populationnelles ayant forgé le Québec contemporain. Plus particulièrement, l’équipe de Mme Harton entend étudier les migrations et les comportements de fécondité à échelles fines afin de mieux comprendre les mécanismes de la transition démographique et de l’évolution des populations régionales au Québec du milieu du 19e siècle au milieu du 20e siècle. Six régions et villes retiendront principalement l’attention de l’étude, soit la Gaspésie, la Côte-Nord, Trois-Rivières, Québec, Drummondville et Victoriaville. Tous les détails de la chaire sont d’ailleurs disponibles au http://www.uqtr.ca/crchdpq.
« L’objectif principal de la chaire est de mieux comprendre ce qui incitait les hommes et les femmes à migrer d’une région à l’autre ou à l’extérieur de la province ainsi que les stratégies de reproduction familiale associées à cette mobilité en contexte d’industrialisation et de concentration des populations dans les villes », souligne Mme Harton, qui profitera d’un soutien financier total de 600 000$ du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) durant les cinq années prévues à sa chaire.
Ce projet revêt une grande importance tant scientifique que sociale. Il interpellera les avancées actuelles des études en démographie historique à l’échelle nationale et internationale et il fera écho à maintes préoccupations concernant les dynamiques de populations et le vivre-ensemble contemporain.
« La professeure Harton présente déjà une feuille de route remarquable et frappée du sceau de l’excellence. L’ancrage de cette nouvelle Chaire de recherche du Canada au sein de l’environnement scientifique du Centre interuniversitaire d’études québécoises (CIEQ), par l’accueil de ces travaux de recherche qui font appel à l’histoire, à la sociologie et aux humanités numériques, va contribuer encore davantage à confirmer l’importance des sciences humaines dans l’histoire de l’UQTR, de même que la notoriété internationale du CIEQ », témoigne le recteur Christian Blanchette.
Mine d’or d’informations
Reconnue pour son expertise de pointe dans l’exploitation des données quantitatives historiques, Marie-Ève Harton pourra compter sur les nombreux outils numériques à sa disposition, notamment l’Infrastructure intégrée des microdonnées historiques de la population du Québec (1625-1965) du Centre interuniversitaire d’études québécoises (CIÉQ) de l’UQTR.
« En termes de données démographiques, nous avons une mine d’or entre les mains! Le Québec fait d’ailleurs l’envie de nombreux pays sur la scène internationale. Les données sont accessibles et bien conservées, ce qui offre des opportunités presque infinies pour les chercheurs », souligne Mme Harton.
Un travail d’équipe
La Chaire est l’une des partenaires du grand projet de partenariat Trois siècles de migrations francophones en Amérique du Nord (1640-1940), basé à l’Université de Saint-Boniface (Manitoba) dont le financement du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) s’élève à 2,4 millions de dollars. Les travaux de la chaire seront ainsi menés en collaboration avec plusieurs universités québécoises, canadiennes et américaines.
L’équipe que dirige Mme Harton est composée d’étudiants et d’un professionnel de recherche et accueillera sous peu des étudiants de tous les cycles ainsi que des stagiaires postdoctoraux.