D’aussi loin qu’elle se souvienne, Leïla Mostefa-Kara s’intéresse aux troubles des conduites alimentaires, une problématique de santé qui touche plus de 300 000 personnes au Québec. C’est ce qui a motivé l’étudiante à quitter sa France natale en 2017 afin de poursuivre ses études à l’Université du Québec à Trois-Rivières, où elle a rejoint le renommé Groupe de recherche transdisciplinaire des troubles du comportement alimentaire (GR2TCA-Loricorps).
D’abord étudiante à la maîtrise en loisir, culture et tourisme à l’UQTR, Leïla s’est rapidement fait remarquer par ses pairs pour son projet de maîtrise où elle a accompagné un groupe de voyageurs français présentant un trouble d’anorexie mentale ou de boulimie, à travers un séjour d’une semaine au Québec. Ce projet de maîtrise, supervisé par ses directrices de recherche Hélène Carbonneau et Ginette Aubin, visait à noter les impacts d’une telle expérience de voyage sur ces maladies, notamment en sortant les participants de leur routine habituelle, en proposant des moments ancrés dans le présent et en explorant le potentiel de chaque participant grâce à un accompagnement personnalisé assuré par des professionnels associés au GR2TCA-Loricorps. Fait intéressant, l’étude a démontré que les participants ont vécu cette expérience comme un moteur dans leur cheminement personnel puisque leurs sens ont été stimulés par l’inconnu, ce qui a contribué à une forme de reconstruction intérieure.
Une fois son diplôme de maîtrise en poche, Leïla s’inscrit au doctorat en sciences biomédicales à l’UQTR où elle travaille à mettre en contact des expertises complémentaires et souvent inattendues entre le loisir, la culture, le tourisme et la santé. Dans sa démarche appuyée par Johana Monthuy-Blanc, directrice du GR2TCA-Loricorps, et Nicolas Moreau, professeur à l’Université d’Ottawa, la jeune chercheuse développe des méthodes d’évaluation et d’intervention novatrices dans le domaine attitudes et comportements alimentaires dysfonctionnels.
Précieux soutien pour les chercheurs de la relève
Depuis son arrivée au sein du GR2TCA-Loricorps, Leïla bénéficie du soutien indéfectible de la trentaine de membres experts et expérimentés avec qui elle collabore quotidiennement.
« Pour une jeune chercheuse comme moi, c’est très précieux de compter sur la collaboration de collègues d’expérience et de diverses disciplines comme les sciences infirmières, la psychologie, la chiropratique ou la psychoéducation, par exemple. L’un des aspects qui me plait le plus depuis mon arrivée au GR2TCA-Loricorps et à l’UQTR, c’est l’intégration et la façon dont chacun apporte un plus à l’équipe. On s’entraide tous et toutes afin de conserver cette passion et cette rigueur pour faire avancer la recherche sur les troubles des conduites alimentaires », affirme Leïla.
Prendre sa place
En plus de son statut d’étudiante, Leïla s’est souvent fait confier des mandats de communication par l’équipe du Loricorps afin de répondre à des entrevues médiatiques pour expliquer ses projets de recherche ou éduquer la population sur les différents aspects des troubles des conduites alimentaires. Il faut dire que la doctorante en biologie médicale a prouvé plus d’une fois ses talents de vulgarisatrice et de communicatrice. Sa première place au concours Mon mémoire en 180 secondes en 2019 et ses deux excellentes performances au concours J’ai une histoire à raconter du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH), où elle s’est glissée parmi les finalistes en 2020 et 2021, ne sont que quelques preuves de ses qualités d’oratrice.
« Il y existe une multitude d’opportunités pour les jeunes chercheurs de partager ses recherches et il ne faut pas hésiter à en profiter. Que ce soit un concours oratoire à l’université, une entrevue dans les médias ou un colloque scientifique, cela permet de vivre des expériences enrichissantes et de mettre du sens sur les recherches que l’on fait. C’est une des façons d’être dans le concret, de rencontrer des collaborateurs, de travailler en équipe et de se donner des outils pour aller plus loin dans notre travail », explique Leïla.
L’implication et la facilité d’adaptation de cette étudiante franco-algérienne ne sont d’ailleurs que quelques aspects des plus appréciés par l’équipe du Loricorps. « Ses expertises spécifiques en santé par le loisir, son savoir-expérientiel par le multiculturalisme, son savoir-être en équipe et son immense potentiel de recherche constituent une richesse notable pour l’espace innovant et inclusif de notre groupe de recherche », témoigne Johana Monthuy-Blanc, qui est également professeure au Département des sciences de l’éducation.
La brillante doctorante poursuit actuellement ses travaux de recherche où, avec ses collaborateurs du GR2TCA-Loricorps, elle approfondit les connaissances sur les avantages d’une immersion touristique et culturelle auprès des personnes qui présentent des attitudes et comportements alimentaires dysfonctionnels (ACAD). Le dépôt de sa thèse est prévu en 2023.