Les traumatismes interpersonnels vécus au cours de l’enfance représentent un enjeu de santé publique endémique dans nos sociétés contemporaines. En plus d’affecter le bien-être, la santé et le fonctionnement des personnes, les traumas sont susceptibles d’influencer leurs enfants, phénomène nommé répercussions intergénérationnelles des traumas. En contrepartie, la mentalisation, une habileté développementale et modifiable par le biais d’interventions qui implique de comprendre les comportements humains en termes d’état mentaux, apparait pertinente pour comprendre les trajectoires de risque et de résilience liées aux traumas.
Les objectifs de la thèse étaient de mieux comprendre le lien entre les traumas et la mentalisation et d’évaluer l’apport de la mentalisation dans les répercussions des traumas maternels sur le développement des tout-petits.
Cette thèse documente pour la première fois que les traumas maternels confèrent un risque pour le développement précoce de leurs enfants, lequel est entre autres expliqué par une difficulté à mentaliser chez les mères ayant vécu des traumas. Des différences de sexe sont également dénotées. En outre, cette thèse suggère une nouvelle compréhension développementale des liens entre les traumas et la mentalisation alors qu’elle montre que les traumas sont associés à une tendance à réfléchir en termes d’états mentaux de façon incohérente et distortionnée. Comme les approches méthodologiques jusqu’alors utilisées en recherche scientifique sont limitées en ce qui a trait à l’exploration de ces différences individuelles, cette thèse propose une façon novatrice d’explorer les déficits de mentalisation reproductible pour des études futures.
En définitive, cette thèse doctorale offre des pistes d’intervention et de prévention basées sur la mentalisation et adaptées aux habiletés et difficultés de chaque personne pour favoriser le fonctionnement adaptatif et mitiger les répercussions intergénérationnelles des traumas.
Thèse de doctorat continuum d’études en psychologie soutenue le 20 juin 2023.
Karine Dubois-Comtois (UQTR), la doctorante Julia Garon-Bissonnette et Nicolas Berthelot (UQTR). En visioconférence, Julie Lefebvre (UQTR), Annie Bernier (UdeM) et Carl Lacharité (UQTR).
Membres du jury
M. Nicolas Berthelot, directeur de recherche
Professeur, UQTR
Mme Karine Dubois-Comtois, codirectrice de recherche
Professeure, UQTR
M. Carl Lacharité, président du jury
Professeur, UQTR
Mme Julie Lefebvre, évaluatrice interne
Professeure, UQTR
Mme Annie Bernier, évaluatrice externe
Professeure, Université de Montréal
